Mamie m'a dit ...

Faites la science, c'est sa fête !

J'ai vu ...
 
   
... Vu de près les cheminées de la centrale thermique de Cordemais près de Nantes, avec les jeunes du lycée La Mennais.

Casque vissé sur la tête, nous avons parcouru au pas de course l'une des deux tranches "charbon" en fonctionnement.

Broyage du charbon en poudre fine et récupération du mâchefer au niveau du sol.

Aspiration vers les brûleurs dans un enchevêtrement d'énormes canalisations d'eau ou de vapeur, de chemins de câbles électriques.

Production de l'électricité par l'ensemble turbo-alternateur dont les vibrations viennent compléter l'ambiance bruyante, poussiéreuse, un peu inquiétante.

Surveillance du fonctionnement de la tranche dans la salle aux ordinateurs, enregistreurs, témoins multicolores, écrans reliés aux caméras installées dans le foyer et sur la cheminée, aquarium ...;-).

Désulfuration des fumées, enfin, dans une unité toute récente permettant de réduire le rejet des oxydes de soufre dans l'atmosphère.
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J'ai entendu ...
 
   
... Entendu dans le cadre de la "semaine de la science", les chercheurs expliquer le fonctionnement de leurs laboratoires, ce qu'on y faisait, qu'on y cherchait.

Exposer les manipulations de leurs appareils : chromatographes, résonance magnétique nucléaire (inquiétante, parce que "nucléaire", non ?), spectrographes, logiciels de traitement des mesures ...

Ils nous ont paru passionnés.
Il le faut sans doute pour faire abstraction des bâtiments et locaux vétustes qui abritent les appareils performants qui nous ont été montrés.

La science, c'est comme l'assurance, c'est trop cher avant.
Avant d'avoir à acheter à l'étranger les technologies dont nous avons besoin.
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J'ai lu ...
 
   
... Lu dans le regard des jeunes écoutant et observant les chercheurs dans leurs labos de la fac des sciences de Nantes.

Des sentiments variés, l'un chassant l'autre, souvent mêlés.

De la curiosité certainement pour un milieu inhabituel; de l'intérêt aussi puisque le domaine scientifique est celui leur choix, tout récent.

De l'étonnement de constater un décalage entre les images d'un chercheur distant dans des bâtiments "clean" et celles des personnes déambulants dans les couloirs encombrés, du labo vieillot au bureau souvent "bordélique".

De l'admiration pour ces gens qui paraissent tellement à l'aise dans leur grandes formules, ionisant les molécules par-ci, injectant des microlitres par là, accrochant les groupements d'atomes comme des pièces de légo, modélisant, zoomant, comparant, simulant ...

De l'inquiétude aussi, devant le chemin à parcourir pour arriver à ce niveau de compréhension de la matière.
Chemin devenu soudain un peu plus incertain parce qu'un peu mieux défini, sans doute.
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Et demain ?
 
   
La France et les pays "occidentaux" (par rapport à quoi ?) forment de moins de moins de scientifiques de leur cru.

Trop difficile, la physique.
Trop vaste, la chimie.
Trop effervescente, la biologie.

Ils sont donc amenés à reconnaître d'utilité publique les étrangers qui ne trouvent chez eux ni les outils ni les moyens nécessaires à leurs travaux.
Comme pour le ramassage des ordures.

L'un des buts de la semaine de la science est donc de réconcilier les Français avec la nature, et surtout le goût de la recherche jamais finie des règles qui la gouvernent.

Pour que demain soit meilleur qu'aujourd'hui, malgré les innombrables incertitudes qui pointent à l'horizon planétaire.

Science sans conscience ...me direz-vous.
Mais l'absence de science n'a jamais développé la conscience, non ?
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Dis-moi ...
 
   
La visite de la centrale thermique de Cordemais, près de Nantes, nous a conduits à une unité de dépollution des fumées rejetées dans l'atmosphère.

Les oxydes de soufre nous a-t-on dit, sont transformés en gypse vendu ensuite à l'industrie pour la confection de plâtres, entre autres.

C'est une bonne chose que ce recyclage de polluants en matériaux utiles.

Dis-moi, qu'en penses-tu ?

Eh oui, Mamie, la centrale thermique de Cordemais se veut "propre".
Pas de réchauffement de l'eau de la Loire de plus d'une certaine valeur.
Dépoussiérage électrostatique des fumées.
Et désulfuration de ces mêmes fumées, donc, pour ramener la production des oxydes de soufre de quelques tonnes par heure à quelques centaines de kilogrammes.
Pour ne citer que les plus grosses nuisances.
Bien.
Il n'empêche.
Le maintient des hautes cheminées est toujours nécessaire pour évacuer "ailleurs" ce qu'il reste de poussières aux métaux lourds, d'oxydes d'azote et d'oxydes de soufre.
Et l'inévitable production de dioxyde de carbone contribue toujours à augmenter l'effet de serre dont on ignore encore les conséquences, bonnes ou (et) mauvaises.

L'objectif "zéro-pollution" est donc encore loin devant !
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De mon temps ...
 
   
Je me demande si les jeunes qui parcouraient les salles de la fac de sciences de Nantes à l'occasion de la semaine de la science perçoivent bien les évolutions formidables qu'ils sont en train de vivre.

Il faut sans doute avoir étudié les lois de la chute libre avec une règle à calcul et une machine d'Atwood pour s'émerveiller du spectacle des manipulations dans les labos actuels.

Appareils pilotés par informatique, traitement immédiat des mesures, simulation, comparaison avec des banques de données ...

On dit que tout cet appareillage sophistiqué peut constituer un écran pour ce qu'on se propose d'étudier, que rien ne vaut la "prise directe" avec les phénomènes, que de grandes découvertes relativement récentes se sont faites à partir d'observations ou d'expériences très simples.

Oui.
Mais ces découvertes ont été faites par des personnes en recherche, à l'affût de l'information judicieuse, ayant contourné d'autres écrans, ceux de l'habitude, de la routine.

Ce même genre de personnes qui utilisent leurs beaux outils comme autant de loupes posées sur la matière et les événements de la nature.
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