Mamie m'a dit ...

   L'humeur de la semaine ...

 4 Juin
 Lever de voiles
Dimanche 27 juin 2001. Sept heures du mat'. Le café tout fumant posé sur la table à cartes de Scipio attend que je veuille bien m'occuper de lui avant qu'il ne refroidisse. Mais le temps presse. La dernière journée du trophée des lycées va bientôt commencer dans la baie de Quiberon, j'entends déjà le petit déjeuner se préparer dans le chapiteau-restaurant ; les lycéens voileux devraient bientôt l'envahir, la tête sans doute encore lourde des efforts fournis en course, de la longue veillée festive et de la nuit trop courte.
Peu de vent ce matin, soleil menaçant derrière le ciel encore voilé. La mer sera belle pour la régate, mais celle-ci sera plus technique que physique et rappellera sans doute à plus d'un son manque de sommeil.
Huit heures ! Le café a refroidi dans sa timbale de plaisance. Les navigateurs du week-end commencent à s'ébrouer sur les pontons de La Trinité. La baie sera blanche de voiles multicolores (bien sûr) dans quelques heures. Les ports du golfe devraient bientôt se vider avec la marée descendante, les bateaux du plaisancier moyen papillonnant en grappes autour des vieux gréements dont on m'a dit qu'ils étaient à la fête ici cette semaine.
Les "Class 8" des compétiteurs se déhalent tout doucement vers le large. Il est temps pour nous aussi de larguer les amarres : babord, tribord ..., bouée de la Souris. Dans peu de temps claquera la détonation libératrice. Scipio sera là pour compter les points et engranger les souvenirs.
 
           
           
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 11 Juin
 Y a des jours comme ça
Il y a des jours comme ça où je me sens cernée par les gens qui savent et me le font savoir, par des gens qui pensent penser pour moi, par des gens qui font quand je ne puis qu'être. ;o)      
 
Y en a plein, de ces mecs définitifs : des directeurs qui imposent, des gendarmes qui jugent, des téléspectateurs qui condamnent, mon voisin qui s'étale, le Pape, sans doute le moins papal de tous. ;o(        
  Mon miroir intime me renvoie ces jours-là une mamie, étonnée par son ignorance, atterrée par son incapacité, honteuse de n'être qu'elle, "infâme ver(s) de Terre contemplant les étoiles". ;o(  
 
    Et je me tais alors en m'oignant du baume de la consolation factice : que serait l'étoile sans le regard du vers de terre ? ;o)    
    Vous-même devez connaître des jours comme ça ? Des moments, des instants, une sensation fugace ...? ;o(  
        Non ? C'est sans doute que vous faites partie de ceux qui éblouissent. Vous êtes nombreux me dites-vous ? C'est bien ce qu'il me semblait ... ;o)
       
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 18 Juin
 Marions-les !
           
Marie se marie, eh oui
Yannick sans panique dira oui
Tout en blanc, comme maman
En nœud pap', comme papa
   
Costards, cravates
Chapeaux, souliers
Mairie, discours
Église. Église ?
 
Les vœux sur les deux joues
Rosissent les frimousses
Le festin bat son plein
Le champ' est sous la mousse
Musique et jeux de reins
Rondes et petits pas
Jusqu'au petit matin
Marie s'est mariée, eh oui
Yannick sans panique a dit oui
Tout en blanc, comme maman
En nœud pap', comme papa
   
           
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 25 Juin
 Pen-Bron 2001
 
       
Ils sont venus, ils sont tous là. D'un peu partout en France et un peu au-delà. Leurs fauteuils calés sous les grands pins de Pen-Bron, ils pressentent bien que les gouttes nerveuses qui leur tombent du ciel anthracite sont de mauvais augure. Ils n'en laissent rien paraître pourtant, habitués qu'ils sont à faire avec les difficultés du handicap.

Les images de la dernière croisière accompagnent les rayons de soleil qui parviennent à s'intercaler entre les grains. Images vécues ou reconstruites du bateau avançant sur une eau plate, toute bleue sous un ciel tout bleu. Un peu penché sous l'effort du vent, le génois ronronnant du plaisir de montrer son efficacité, la grand-voile légèrement dégonflée là-bas, du côté du mat, comme pour dire qu'elle peut le faire cool, la carène chuintant dans le petit clapot en voie de formation.

BMS n°12 : cinq à six beaufort de suroît, avec rafales à sept. Dehors, au bout de la jetée du Tréhic, la mer moutonne et n'invite pas à une navigation de demoiselle. La décision est prise, les amarres ne seront pas larguées aujourd'hui. Demain, peut-être ?
 
 
 
 
     
     
       
 
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