2 Juillet
Scarabées processionnaires |
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Ben dam', c'est les grands travaux dans l'coin. La Turballe, Guérande, La Baule, Saint-Nazaire … pour ne parler que du petit monde que j'aperçois au bout de ma lorgnette (tiens ? si je la retournais, tout ce petit monde ne me verrait-il pas ?) |
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| Des gros insectes jaunes un peu partout, avec d'énormes mandibules et autres appareils à broyer, étaler, perforer. De gigantesques fourmis processionnaires se déhalant sur l'asphalte spécialement préparé pour leurs interminables transferts. Des gyrophares, des feux rouges, clignotants, verts de temps à autre ; des nains de chaussée au service des grosses bestioles besogneuses. |
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C'est que ça urge ! Ils vont arriver, ils arrivent ! Le bruit des moteurs sautant de bouchon en bouchon parvient déjà jusqu'à leurs terrains de jeux estivaux préférés. Pressons un peu partout ! Le tapis noir ici, ses enluminures blanches là, ses bretelles ici et là ... |
| Jusqu'à la falaise turballaise que l'océan nous dérobe magistralement et qui se voit dotée d'un rempart de granit qu'on espère protecteur. Protecteur ? Contre les grandes marées, bien sûr, pas contre le raz de marée humain qui se dessine au péage. |
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9 Juillet
Le présent, un passé en devenir ? |
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| Hier est déjà loin, demain reste lointain. |
| Le marais d'aujourd'hui s'allonge entre deux brumes, floue ou incertaine. |
| L'agitation du présent ralentit le temps qu'il occupe, le dilate jusqu'à la démesure, jusqu'à perdre le fil du passé qui l'a nourri, jusqu'à perdre le sens du futur qu'il prépare. |
| Le monde bouge, évolue, se transforme mais la fourmi laborieuse et la cigale profiteuse sont trop occupées pour s'en apercevoir. |
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| S'arrêter pour regarder passer le temps est sans doute impossible. Peut-on vivre en dehors du monde ? Certains s'y sont essayé sans doute. Des privilégiés. Pas les masses des sociétés, pas les peuples du monde. Le monde en dehors du monde ... ou bien le monde entier arrêté ? |
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Construire des filtres correcteurs capables d'effacer le bruit de fond de nos agitations et d'éclaircir les horizons est-il à notre portée ? Les affaires humaines sont sans doute trop complexes pour leur appliquer les remèdes qui réussissent en physique. Mais trop vivre le présent est-il une maladie ? |
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16 Juillet
Le rêve des pavés interdits |
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Moi, vous me connaissez, je n'ai pas attendu 68 pour adopter le slogan des jeunes lanceurs de pavés : "il est interdit d'interdire". |
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Pour moi, on n'interdit pas aux enfants, on leur dit, on leur montre, on leur fait sentir, on leur fait comprendre ce qui est qu'il est préférable, ce qu'il est important, ce qu'il est vital de faire ou de ne pas faire. C'est le ton employé qui convainc du degré du danger, c'est la qualité de la communication qui construit les garde-fou modulables et évolutifs nécessaires. Une barrière rigide est forcément plus facile à poser, mais elle sera plus difficile à déplacer, modifier, retirer. |
Bon, je dis ça, mais je n'en pense pas moins que les barrières molles, c'est pas non plus du gâteau. Ce sont pourtant elles que j'essaierais encore d'utiliser si j'étais prof : faire grandir ses enfants ou faire grandir ses élèves, ça doit bien relever de principes analogues, non ? |
Plus d'interdits dans nos écoles, nos collèges, nos lycées ? Rien que des règlements enseignés et discutés, compris et acceptés ? Je sais, faut pas rêver. Ici encore les barrières écrites noir sur blanc, bien rigides, bien palpables semblent plus faciles à mettre en œuvre. On dit même qu'elles seraient plus facilement acceptées par nos jeunes qui évitent ainsi l'effort de compréhension, d'adaptation, d'appropriation et n'ont pas à chercher bien loin les objets de transgression dont certains pensent qu'ils sont indispensables à la construction de l'individu. M'enfin, s'il est un interdit impossible à sanctionner, c'est bien celui de rêver, non ? |
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23 Juillet
Les mots d'été croisés de mamie |
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Mamie est une cruciverbiste chevronnée.
Si, si, demandez-lui !
Ouest-France, La Presqu'île, Notre temps, ...
...tout fait grille ...
Des mots-croisés sur un air d'été, d'océan et de sable chaud ne sont pas pour lui déplaire. Et vous ? |
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30 Juillet
Les dessous des sous |
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| On n'a plus de sous disent-ils ! Plus de sous pour embaucher des infirmières, des gardiens de la paix, des profs, des "grands-frères" ... Plus de sous pour construire des maisons de retraite, des transports collectifs, des routes sûres, des espaces de culture, de jeux, de formation ... Même plus assez de sous pour assurer le "service public" dans les "petits" hôpitaux, les maternité de proximité, les réseaux ferroviaire, aérien, postal non rentables. |
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| La télé des ces dernières semaines nous a montré des voitures incendiées, des enchevêtrements de cercueils tôlés sur l'autoroute, des ravers perdus, des histoires de loft, des paniques et des conduites irrationnelles que les gens du gouvernement essaient de maîtriser à force de lois, de décrets et de sanctions trop souvent inapplicables. Plus de sous pour les juges, mais surtout plus de sous pour éviter d'avoir à édicter ces mesures contraignantes. |
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| Plus de sous ? Les médias nous ont parlé aussi de fonds secrets, de cagnotes et de caisses noires, de primes échappant à l'impôt et de voyages payés en liquide (volatil ? billets ou pièces jaunes ?). Quelle quantité de malheur aurait-il été possible d'éviter avec ces sommes apparemment phénoménales qui échappent au contrôle démocratique ? Quelle quantité de bonheur aurait-il été possible de créer avec l'argent que s'octroient largement des élus dont le bien commun n'apparaît trop souvent que comme un support à travail très rémunérateur ? Combien d'infractions aux règles de bonne conduite sociale n'auraient pas eu lieu si les mauvais exemples n'étaient pas venus des constructeurs de ces règles eux-mêmes ? C'est se situer au niveau d'un maire, d'un député, d'un ministre, d'un président que de transgresser les limitations de vitesse, de calomnier un concurrent, de détourner de l'argent du service public. L'exemple vient toujours des plus forts, il faudrait qu'il soit le bon ! |
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