Mamie m'a dit ...

   L'humeur de la semaine ...

 1er Octobre
 Les lycéens sont au parfum
     
Les lycéens sont au parfum !
Bon, je sais, c'est basique ...
Mais la lavande (le lavandin ?) qui s'épanouit à l'entrée du lycée La Mennais dispense généreusement son parfum, comme pour mettre du baume aux esprits en marche vers des tableaux pas si noirs. Plus généreusement encore lorsque le soleil matinal disperse la légère rosée imprégnée des senteurs de la plante.
Et c'est bien cette rosée que nos jeunes ont simulée cette semaine pour tenter d'extraire la substantifique moelle - pardon, l'huile essentielle- de quelques épis grappillés à leurs bosquets.
Bon ! Le premier travail est donc de séparer la graine du rameau non productif.
C'est l'occasion de constater que les doigts en reviennent un peu gras et très odorants.
Un peu d'eau maintenant ... Ça ferait une très très grosse rosée, mais quand on veut extraire, faut pas lésiner.
Ouais ..., mais si on veut récupérer le parfum, il ne faut pas laisser partir complètement la rosée chauffée par le réchaud-soleil. Un bon tube réfrigéré avec l'eau du robinet va refroidir la vapeur odorante.
L'installation est délicate. Le verre est fragile et tout ce qui coule doit pouvoir le faire dans le bon sens ... Pas de panique !
Il faut mettre le "soleil" en service maintenant (Par chance, notre bon gros Soleil ne se laisse pas commander comme ça !).
À régler convenablement pour que l'ébullition ne deviennent pas trop turbulente et n'envoie quelques graines de lavande boucher les tuyaux.
Ça se passe bien ?
Peut-être faut-il augmenter le chauffage ?
Qu'en penses-tu ?
Ça roule tranquillement ... C'est le moment de bien regarder ce qui se passe dans le ballon de verre, de bien scruter le liquide qui se dépose goutte à goutte dans l'éprouvette graduée, de faire le point et d'essayer de comprendre ...
Et voilà le travail ! La production est regroupée, relarguée, retraitée ... le parfum est dans la boite !
     
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 8 Octobre
 Anonymes
 
 
Internet facilite la com' entre les hommes, qu'ils disent !

Entre des individus, je veux bien, mais entre des hommes ? Qu'est-ce que cette communication qui fait fi de la poignée de main, de l'intonation, du visu, de tout ce qui fait le rayonnement d'une personne vers ses proches environnants. Qui fait fi ..., qui utilise même parfois cette obscurité pour appâter, tromper, narguer, provoquer.
Les smiley peinent souvent à remplacer les sourires gommeurs de malentendus dans les listes de discussion ou les courriers électroniques. Les dragueurs des "tchat'" derrière leurs claviers sont-ils aussi fringants que leurs mots l'affirment sur l'écran connecté ? Le courrier électronique anonyme serait-il aussi "brave" si le destinataire pouvait tisser d'autres liens que les fils ténus de la liaison réticulaire ?
L'outil est sans doute formidable et on peut certainement discuter à perte de vue de cette vue perdue, de cette relation plus tout à fait humaine dont on voudrait faire l'essentiel alors qu'elle n'est qu'accessoire.


 
Cher correspondant anonyme de ce jour, je te dois un grand merci pour m'avoir soufflé cette page.
;o)  (o:
     
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 15 Octobre
 Envies inassouvies
 
     
  Dites-moi : ressentez-vous ce que je ressens dans ma progression inexorable vers le grand âge ? De plus en plus de désirs, de souhaits dans la tête et de moins en moins de possibilités pour les réaliser ?

D'où pensez-vous que provienne cet accroissement des envies ? L'élargissement des horizons qui nous fait voir le monde de plus en plus loin, de plus en plus petit ? La multiplication des outils pour découvrir ce monde et le reconstruire ? Ou bien simplement le sentiment de plus en plus oppressant que "le temps passé ne se rattrape guère" et qu'il est urgent de faire le profit maximal du temps qui passe ? Ou bien encore, justement, la conscience que nos capacités à utiliser ces outils ne sont plus ce qu'elles étaient alors que nous n'en disposions pas ...?

Ne plus avoir les moyens de ses envies raccourcit les durées, accélère le temps, presse encore davantage celui qui en a conscience, et le paralyse un peu plus.
Ma, qu'est-ce que c'est la solution, docteur ? Faudra-t-il poursuivre jusqu'à l'étourdissement ? Faire une cure de désintoxication des désirs impossibles ? Ou bien les proposer à de plus jeunes, plus performants, mais aussi parfois en mal justement de mondes à construire ?
 
     
     
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 22 Octobre
 Le Rayon Vert au Castelli
 
       
 
La Turballe la Magnifique manque de falaises (on ne peut pas avoir toutes les qualités ;o), mais les falaises ne sont qu'à quelques pas imprimés sur le sable et les algues des rochers qui mènent à Piriac.
 
       
Cette fin de journée là m'a vue parcourir le sentier côtier qui dessine la partie haute de la pointe du Castelli.
       
La partie basse est un sillon de rochers s'enfonçant doucement dans l'océan, vers l'ouest, vers les îles à peine visibles et pourtant toute proches.
       
Au détour du chemin ... araignée du soir, araignée au centre de son monde, du piège qu'elle doit surveiller, prisonnière ...
       
Des plantes dont j'ignore le nom mais qui m'étonnent : quelle nourriture peuvent-elles bien trouver sur le granit qui les porte ?
       
Le Soleil estompe lentement l'horizon avant de s'y couler et de disparaître. Petit frisson habituel à l'instant ultime et grand étonnement : une faible tache vert très clair a suivi la dernière impression rouge sur ma rétine.
       
Impression ? Le temps d'un battement de paupières ... une seconde, deux secondes, j'ai vu la lumière s'évanouir dans la pénombre définitive.
       
 
J'ai accompagné bien des couchers de soleil et j'ai souvent attendu ce rayon vert que les marins disaient annonciateur de pluie. En vain jusqu'à ce soir où je ne l'attendais plus ...
 
       
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 29 Octobre
 Vogue la galère ...
 
       
  Mais que diable s'en va-t-elle faire dans cette galère ? Eh oui, votre mamie préférée projette un embarquement. Non pas pour la Cythère de Georges (que ferait-elle des enfants d'Aphrodite, même guitaristes bien vénus ?). Non pas sur un vaisseau, un bateau, une embarcation, une barque, un canot, un esquif fût-il frêle sur les eaux insondables de la mer Egée. Non : elle embarque sur une galère.

Un navire de guerre, dit le jeune Larousse. Mamie part en guerre. Contre elle-même, rassurez-vous : la dichotomie, la lutte intestine, le conf it intestin, c'est son dada (même si sa galère ignore les Horses Latitudes). Rassurez-vous toujours, la schizophrénie est encore loin (?).

Ou bien encore un navire de commerce, dit notre jeune dico dans le même tome. Ça lui va déjà mieux à mamie, le commerce, l'échange, le troc sans ponction, sans marge, sans calcul.

Mais un navire pénible. Car c'est là que le mat blesse le gabier, que les avirons ensanglantent le rameur muet, que le galérien pose les jalons de sa peine, de son calvaire, que la future galérienne risque de regretter son choix.

Parce qu'on peut choisir une galère ? Comme un défi envers soi-même peut-être. Comme un pari sur l'Amérique sans doute. Certainement comme un navire à propulser dans le sens du désir, sinon celui du vent.
 
       
       
 
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