Mamie m'a dit ...

   L'humeur de la semaine ...

 
 1 Avril
Le hic du scientifique
 
La France manque de scientifiques. C'est dramatique (;o). De scientifiques, mais aussi de maçons, de plombiers, de soudeurs, de couvreurs, de plâtriers … Nous ne manquons pas d'écrivains, de philosophes, de cinéastes, de footballeurs, de politiciens … de tous ces gens qui peuvent donner du grain à moudre à notre mental, notre imaginaire, notre âme.
     
C'est l'entretien et la préparation de notre environnement physique qui n'attirent plus nos compatriotes. Métiers trop difficiles sans doute, mais surtout mal considérés par la société qui ne leur attribue plus l'aura nécessaire pour générer suffisamment de passionnés ? Les images de chimistes pollueurs, de physiciens destructeurs, de biologistes pervers, de techniciens bétonneurs, de maçons stupides, de plombiers douteux ... sont aussi bien implantées chez nous que l'est à l'étranger celle du français portant béret, litre de gros rouge en poche et baguette à la main.


     
Faute de ressources humaines suffisantes, nos maisons risquent bien de subir le sort industriel du poisson dans nos assiettes ; les ordinateurs de nos bureaux, de nos voitures, de nos téléphones ne véhiculeront que les messages ou produits commerciaux appauvris ou venus d'ailleurs ; les créateurs de rêves n'auront plus que les outils qu'on voudra bien leur vendre. Seront-ils encore libres de leur production ?
     
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 8 Avril
Neuf de Pâques
 
Lundi de Pâques, 1er avril, le grand beau temps ... je rêve ! La queue du poisson du jour doit en frétiller dans notre bon port de La Turballe.  
L'invitation est forte qui pousse à sortir de l'hibernation, se déplanter de l'écran, poser le pied sur le pas de la porte,  
Allonger la foulée sur les trottoirs,  
Étendre le regard sur la grande plage qui se déroule vers Pen-Bron,  
Parcourir à nouveau les quais, le terre-plein, les pontons ...  
Quoi de neuf ? Le noeuf de Pâques, bien sûr (bon, je sais, j'aurais pas dû, mais j'ai pas pu).

Des constructions nouvelles, le centre-ville qui se refait une beauté,
 
Un élévateur pour la plaisance,  
Des bateaux de pêche qui se refont une beauté (je me répète ? ah bon !),  
Et Scipio qui attend, qui attend, qui attend ... Allez, commence à t'ébrouer, mon vieux, tes moustaches dans la plume, c'est pour bientôt !  
     
     
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 15 Avril
Voyoux
 
     
Les grands qui nous gouvernent ne nous exploitent sans doute pas plus qu'autrefois. Les médias sont plus nombreux et plus efficaces pour nous le dire et nous le rabâcher, c'est tout.
 
Les grands ... les présidents, les ministres, les PDG, ..., pour les gens installés comme moi dans le confort relatif que le grand âge leur a construit. Mais aussi les maires, les profs, les curés, les commerçants, ..., pour les jeunes en recherche de niches où installer leurs désirs, leurs compétences, et les constructions ainsi permises.
 
Les balises de la vie en société s'évanouissent trop facilement derrière le petit écran des grands scandales. L'image des grands voyous trop largement étalée suscite les vocations : l'exemple vient d'en haut, comme chacun sait sans en tenir compte très souvent.
 
Supprimer l'exemple quand il est mauvais semble au dessus des forces des sociétés les meilleures. Supprimer l'image de l'exemple est l'apanage des sociétés totalitaires, de moins en moins performantes contre le développement de l'information réticulaire. La résignation serait-elle la seule attitude raisonnable ?
     
     
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 22 Avril
Belle-Île
 
     
Un grand frais n'est pas pour te faire peur mon vieux Scipio, mais j'ai quand même attendu un temps plus clément pour ta mise en jambe de printemps. Pas un temps de demoiselle quand même ! (je sais que tu apprécies modérément ...) Non, une bonne brise de Nordet qui laisse le temps du dégourdissement au fil des vagues croissantes. Un ris dans la grand voile, génois lourd envoyé, cap sur Belle-Île qu'on n'a pas vu depuis trop longtemps, tu crois pas ? Le Four et sa Bonen sont vite laissés sur bâbord. Le rouge des Cardinaux restera calé sur tribord, très visible pour une fois sur le fond bleu du ciel débarrassé de ses nuages. Déjà Kerdonis se dessine dans le balcon avant. Loc Maria défile sur les hauteurs de la falaise, taches blanches sur la verdure printanière. À lofer ! La mer s'est calmée sous le vent de la belle île. Mais pas le vent que la falaise perturbe et qui semble vouloir jouer avec tes voiles, mon bon Scipio ; les gens du sémaphore de la pointe du Talut suivent peut-être de là-haut tes départs au lof sur l'eau plate.

D'autres photos toutes fraîches, c'est par ici ...
     
Les bandes rouges du grand phare de Goulphar apparaissent maintenant entre bleu et vert. Le mouillage n'est plus très loin. Trouver l'entrée étroite entre les deux grands cailloux qui semblent en protéger l'accès. Affaler les voiles, faire route au moteur, vent debout pour gagner le fond du mouillage. Poser l'ancre, dérouler la chaîne du mouillage, et savourer enfin à pleins sens, déguster à petits traits ce morceau d'espace et de temps offert dont on s'efforce, pour l'instant, d'ignorer les limites.
     
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 29 Avril
Enrobée !
 
     
Moi, vous me connaissez, je m'habille de peu, mais un peu choisi, longuement mûri, bien souvent douloureusement sélectionné. La fin de semaine dernière m'a vue empêtrée dans l'un de ces choix de peu, une gentille robe pour le mariage d'un gentil petit-neveu que je tiens à fêter plus qu'il se doit.
 
     
Paris. J'ai pensé qu'il me fallait quitter ma Basse-Bretagne pour me donner le plus de chance de trouver vêtement à mon goût. Pendant une journée entière, j'y ai couru les échoppes, parcouru les grands magasins, essayé les productions des grandes fabriques, sinon des grands couturiers. En vain. Trop long, trop pâle, trop cher ... Dommage que ces jolies rayures ne soient pas dans le bon sens … Ah ces jolies fleurs imprimées ! Mais ne feront-elles pas trop hors de mode ? Siéront-elles à mon âge ?
   
En vain. Ou presque. De recherche lasse, les jambes molles et l'échine courbée par tant de chemin hésitant et tant de dérobades, je me suis laissée convaincre que la jolie robe bleue si joliment portée par le mannequin derrière la vitrine était pour moi. Il me faudra sans doute mettre les ciseaux dedans : une pince par ci, un raccourcissement par là ... Mais la peine en aura valu la chandelle, j'aurai de quoi faire honneur à mon petit neveu.
 
     
     
Post-Scriptum.
En ce lundi 22 avril, et pendant les quinze jours qui viennent, pensons bien à ce que disait le grand Desproges :
"Il y a plus d'humanité dans l'oeil du chien qui remue la queue que dans celle de Le Pen qui remue le sien" (Tiens ? Mais où est passé le bandeau qui cachait son demi-regard vitreux ?)
     
   
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