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Mercredi
Jolie brise de Nordet au départ de La Turballe ce mercredi matin. Mer plate, grand-voile haute, génois lourd, Scipio fait la bise à l'océan qu'il a délaissé quelques mois pour se refaire une santé. Parce qu'il en faut, de la santé, pour garder le cap, maintenir l'étrave haute quand le temps se fait un brin nerveux.
Cap au 180. Plein sud. L'île d'Yeu est en face, à quelque 40 milles. Moins de 8 heures, à 5 ou 6 noeuds de moyenne si le vent tient ses promesses du matin. La bouée de Castouillet à raser sur bâbord, le phare du Four à quelques milles sur tribord, les balises du plateau de la Banche laissées dans l'est brumeux ... Vite fait, bien fait !
Une dizaine de pétroliers, méthaniers, porte-conteneurs, chimiquiers, vraquiers et autres grosses bestioles de la mer attendent devant l'estuaire de la Loire, n'en finissent pas d'attendre, apparemment, tant ils semblent figés dans les haubans. FigésV? C'est que Scipio a levé le pied, la jolie brise évanouie en gentille bise dans les voiles. Plus question d'apercevoir la pointe des Corbeaux avant la nuit, il faut faire route sur Noirmoutier pour profiter de la sécurité d'un ponton pour cette première nuit de plaisance. Même l'Herbaudière se révèle maintenant trop éloignée pour notre pauvre moteur éolien en manque de vent. Le bon vieux gazole prend la relève, un peu plus laborieux, beaucoup plus bruyant, mais combien plus efficace ...
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Calme choque pour le parcours du mini-chenal menant au port, la recherche d'une place sur le ponton visiteurs déjà encombré. A couple, gymnastique obligatoire entre les haubans des bateaux voisins à chaque embarquement ou débarquement ? En bout de ponton, exposé à la houle entrante et aux vagues des pêcheurs matinaux ? |
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Ce sera le bout de ponton, sans savoir vraiment pourquoi !
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Jeudi
Pas trop de vent encore ce matin, les anémos sont paresseux. Moins de soleil aussi, ce qui n'est pas plus mal au vu des visages aperçus dans les miroirs. Moteur lancé, amarres larguées, digue dépassée, voiles envoyées ... c'est parti vers Port-Joinville. Le vent est plus soutenu que prévu. Un vent de suroît qui laisse présager quelques bords à tirer. Mais un vent bien réel, et c'est déjà quelque chose.
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C'est pas la grande chaleur, les polaires s'enfilent bien volontiers, les coupe-vent sont capelés et les bonnets bien vissés sur les têtes. Mais Scipio avance bien sur le clapot que le vent à construit à la surface d'une houle venue de bien loin raconter son histoire.
L'île d'Yeu se devine maintenant, le château d'eau de Port-Joinville se dessine à l'horizon, le blanc des maisons basses se détache progessivement de la grisaille de l'île. Une navette, quelques voiliers, des bateaux de pêche tracent des routes vers le port maintenant proche. Sur les jetées, des badauds suivent la progression de Scipio vers le bassin de plaisance un peu vide en cette saison. |
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Bien amarré, vite débarqué, l'équipage est parti pour un premier contact vers le bourg bleu, blanc et rouge ...
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Vendredi
Le vent de la nuit a dû chasser les nuages prévus par la météo nationale : le soleil brille à grands rayons ce matin. Chouette ! La petite balade à vélo autour de l'île s'annonce bien. Monsieur le marchand prépare les VTT indispensables pendant que Madame la marchande s'occupe des contrats. Et c'est parti pour un tour dans le sens trigonométrique (tant qu'à faire !).
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Un dernier coup d'œil sur le port laissé dans l'est ; un salut respectueux aux Chiens Perrins qui allongent leurs crocs de rocs assez loin dans le large ... Bitume, piste poussiéreuse, sentier de terre souple alternent sous les pneus. |
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Halte devant le Vieux Château perché sur son caillou, entre terre et mer. Photo et re-photo ... |
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Nouvelle halte au port de Meule. A nouveau photo et re-photo : ce tout petit abri dans la grande côte Sud paraît tellement étonnant ... |
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Long regard vers la plage des Vieilles et son sable légèrement ocre, et puis encore un grand coup de pédale pour atteindre la pointe des Corbeaux dans le Nord-Ouest de l'île et repointer les guidons vers Port-Joinville. Les crampons des pneus s'arrachent difficilement dans le sable, et les grandes plages du marais salé sont assez rapidement délaissées au profit des pistes plus fermes qui mènent à St Sauveur où des solutions contre les soifs naissantes sont attendues. Foin de boissons ! La saison d'été n'est pas encore installée et le bourg a paru bien inerte sous ses couleurs vives. Question de temps ...
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Les derniers hectomètres de remblai menant à Port-Joinville sont parcourus sous une pluie naissante. Un goutte. Puis deux, puis ... Rebonjour madame la marchande, merci pour les vélos. |
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Samedi
Il est temps pour Scipio et son équipage de rentrer à La Turballe, regagner l'écurie au petit trot, au galop même s'il faut en croire la météo. Quatre à six Beaufort de secteur Sud, ça devrait pousser à bonne allure, et dans le bon sens. Voyons ...
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Et voilà, Scipio est amarré. Non pas le long de son ponton habituel de La Turballe, mais sur une bouée du Poul du Croisic. C'est que l'affaire fut chaude ... La météo le prévoyait bien ce matin : quatre à cinq de Sud-Ouest se renforçant à la mi-journée en virant Ouest. Le départ fut donc un départ de rêve : six à sept noeuds sur une mer plate et sous un ciel presque bleu. Le génois lourd et la grand-voile haute travaillaient dans la joie et la bonne humeur et les visages s'enduisaient de crème solaire. L'état de la mer permettant, la bouée des Bœufs est laissée à bâbord, le Pilier défile à l'horizon, sur tribord ... Tranquille ! |
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Et puis, comme le sentiment que le vent a envie de se manifester davantage. On ne sait pas ... Les nuages là-bas, sur l'arrière ? Un ronronnement un peu plus nerveux des voiles ? Scipio, qu'en penses-tu ? Oui ? Prendre un ris ? OK, c'est comme si c'était fait, d'autant que la bosse a été préparée et n'attend plus que de pouvoir travailler pour réduire la toile à la mesure inverse de la force du vent. Voilà, c'est fait, tout est paré pour la claque à venir. Non ! Pas "à venir", imminente, immédiate ! Et pas une claque, deux ou trois degrés supplémentaires sur l'échelle de Monsieur Beaufort qui rendent ridicule la prise de ris et inutile le safran : Scipio se trouve très bien en travers du vent et ne veut pas reprendre sa route vers le Nord. |
Vite ! Affaler le génois devenu démesurément grand, envoyer le plus petit foc de la garde-robe, prendre le deuxième ris ... L'eau verte a pris place à bord, sur les visages et dans quelques bottes. La manœuvre devient physique, demande de l'attention et de l'équilibre S'organiser, prévoir, assurer ... C'est reparti. En surveillant la tenue de l'ensemble dans le jeu de saute-mouton qui commence à s'installer : rentrer la drisse qui est passée à l'eau et qui poserait des problèmes s'il fallait utiliser le moteur, frapper la fausse bastaque pour éviter au mat de trop travailler, bien ouvrir la grand-voile pour ménager le safran ...
Et ça marche. Ça marche même fort pour Scipio : sept, huit, neuf nœuds même sur le sommet de certaines vagues. Le phare de la Banche se voit maintenant de mieux en mieux dans la grisaille qui s'est installée. Puis la côte du Croisic, le phare du Four, la bouée du Castouillet. |
Presque chez nous. Scipio fonce vers la tache blanche que dessine le bourg de La Turballe sur le gris de la côte. L'abri est là, droit devant. Et pourtant, le doute éprouvé depuis la montée en puissance du vent est devenu crainte : l'entrée du port n'est-elle pas trop dangereuse dans ces conditions ? La crête des vagues est bien blanche et les départs au surf sont de plus en plus nombreux. Il faut décider rapidement. Allez, on empanne ! Cap sur Le Croisic à l'entrée beaucoup plus large, au plan d'eau bien protégé par la longue jetée du Tréhic, pour ce secteur de vent.
Quelques départs au lof encore du côté de Basse Ergo, salut reconnaissant au phare du Tréhic, ronronnement du moteur dans les eaux calmes du chenal, une bouée à saisir ... c'est fini pour aujourd'hui. Merci Scipio. |
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Accueil
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Les beaux jours s'installant, Scipio se balancera de plus en plus souvent sur les eaux de ses îles préférées : Dumet, Hoëdic, Houat, Belle-Ile, ... Et comme chacun sait, le temps du balancement est celui de l'hésitation, des questions, de la réflexion. |
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Les textes du "Carnaval de la Physique " de Jearl Walker (ma vieille édition Dunod) ont été une des sources d'inspiration du week-end qui s'achève. Avec, en particulier cette interrogation fondamentale : le poids d'un sablier dépend-il de l'écoulement du sable qu'il contient ? |
Vous avez une réponse, vous ? On met le même objet contenant la même quantité de sable sur chaque plateau de la balance. Pourquoi y aurait-il un quelconque déséquilibre ? |
Bien sûr, le sable qui tombe ne pèse plus rien, puisqu'il tombe. Alors, peut-être ce sablier-là devrait-il être plus léger sur son plateau de la balance ? Non ? |
Mais quand le sable atteint le bas du sablier, le choc produit ne va-t-il pas renvoyer le plateau vers l'équilibre ? Plus bas que l'équilibre si le sable tombe de haut ? |
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Et quand le sable aura fini de couler et qu'il sera encore en train de percuter le fond du sablier, n'accentura-t-il pas davantage le déséquilibre ? Sable ? Couler ? L'eau est encore trop froide pour envisager un plongeon depuis l'étrave de Scipio, mais se la couler douce sur le sable qui la borde commence à devenir bien tentant ... Ah ! Où en étions-nous ? ... |
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Accueil
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Gris, le temps ce samedi. Le soleil est en grève. Pas une belle fin de semaine, non. Bon, tant pis, mes radis pousseront mieux après ça. Et puis, mes week-ends durent huit jours depuis bien longtemps déjà, alors, je trouverai bien ma dose de soleil pendant la semaine qui vient. La retraite, c'est du temps libre pour se soigner, non ? Quoique ... vous avez vu Danielle Darrieux chez Drucker ? Quelle santé pour 67 ans inversés comme elle dit ! Un one femme show à cet âge ... Il faudrait que je double mes séances de yoga et de relaxation, au détriment de mes mots-croisés et de mes radis. Peut-être ... Mais c'est pas mon truc. C'est pas le vélo non plus, bien que je pourrais encore enfourcher le mien si la circulation n'était pas devenue si dangereuse. Les voitures trop rapides, les cyclomoteurs trop impétueux, les ronds-points interminables, les pistes cyclables ridiculement étroites, limitées et non protégées des agressions motorisées, ..., tout ça me pousse plutôt vers la marche sur les trottoirs turballais. Sécurisée, confortable, qui laisse le temps de parler à la voisine, de jeter un coup d'œil dans le jardin du voisin, également de surveiller l'état de la portion de trottoir devant recevoir le pas suivant. C'est qu'une crotte est vite attrapée ! Aussi vite qu'une galette sur les plages, par les temps qui courent, et qui risquent de courir encore longtemps ! Pollueur = payeur, pour les toutous et les totos de chez Total, Fina ou Elf. Quoi qu'en dise Brigitte Bardot pour les premiers et l'affreux GW Bouche pour les seconds. Je francise, pourquoi pas ? Ça lui va si bien, bouche, à cette grande gu.... qui l'a pleine de mots décisifs, papaux, quasiment divins. C'est tout simplement le roi ... Mais je m'emporte alors que la lumière semble un peu plus vive dehors. Le soleil cesserait-il sa grève plus vite que les employés de la RATP ? "Rentre Avec Tes Pieds" va peut-être devenir "RAttrape le Temps Perdu". On y va ? |
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