Les
                jeunes de La Mennais ont organisé une soirée couscous ce vendredi
                soir. Dans une ambiance africaine qui sied à ce plat (musique,
                danses, sketches, ...) et qui convient aussi au but de cette
                soirée : récolter des fonds pour fournir et installer des cuiseurs
                solaires dans une bourgade du Burkina Faso. 
              Cuiseurs solaires
                ? Oui, des cuiseurs, pas des fours. Des caisses de bois assez
                grandes pour recevoir une marmite, tapissées intérieurement
                de feuilles d'aluminium et fermées d'un couvercle incliné et
                double-vitré. Vous voyez l'effet ? Un effet de serre,
                pour la bonne cause ici : les petits rayons solaires - qui ne
                manquent pas dans la région - traversent la vitre pour être
                absorbés 
                par la marmite - noire, de préférence - directement ou après
                réflexions
                multiples sur les parois. Et elle a le temps de réfléchir,
                la lumière, puisque, quelque peu perturbée par
                ses différentes
                rencontres à l'intérieur de la caisse, elle ne
                peut plus s'en
                échapper ... 
              Mais pourquoi des cuiseurs solaires ? Pas pour faire des économies
              de gaz ou d'électricité puisque même si le Burkina en avait, ses
                habitants ne pourraient pas se les payer ! Non, pour économiser
                tout basiquement le bois, et le temps perdu par les femmes pour
                son transport. (Les femmes, pas les hommes, ces travaux-là sont
                pénibles et ne nécessitent pas d'ingéniosité particulière, n'est-ce
                pas ?) 
              En revenant de cette soirée, je me suis dit dans ma Ford intérieure
                que ce qui valait pour le Burkina devait être bon pour nous.
                Bien sûr, nous, nous avons les moyens d'acheter l'énergie nécessaire
                à nos trains de vie, à nos Trains de Grande Vie. Mais, au train
                - un autre train, plus réel - où vont les choses, l'énergie
                achetable risque de se faire de plus en plus rare et de plus
                en plus chère, d'une part, et l'argent pourrait bien  tomber
                rapidement dans des escarcelles plus méritantes que les nôtres,
                d'autre part. 
              Alors, il faudrait
                sans doute déjà penser à des modes de vie
                moins énergivores.
                Utiliser le soleil pour la cuisson de nos aliments ? Inventer
                des pièges à froid pour leur conservation ? Construire
                des pièges
                à vent, à pluie pour le lavage, le séchage
                des vêtements ? Les
                énergies naturelles sont énormes, mais elles travaillent
                lentement la plupart du temps. Heureusement pour notre sécurité,
                et malheureusement pour notre confort énergétique.
                Peut-être alors apprendrons-nous
                ce que les Burkinabés savent déjà : être
                patients ...   | 
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