Branle-bas de combat sur la plage de
La Turballe ce jeudi 3 juin. Avec trois jours d'avance - ou bien
soixante ans de retard - l'armée française a débarqué et investi "la poche".
Mer belle, petite brise de noroît, plage
proprette et cris de goélands ... la surprise fut apparemment
totale pour beaucoup de Turballais qui se sont retrouvés finalement
peu nombreux aux postes d'observation. Dommage ! Le crépitement
des applaudissements aurait pu simuler le crépitement des mitrailleuses.
Dans la joie et la bonne humeur, les chalands sont donc sortis
du ventre de l'imposante masse sombre posée sur l'horizon de la
baie, se sont approchés bien solennellement de la grève, ont ouvert
grand leur gueule, ont libéré leur contenu automobile : voitures,
camions, chars, biffins et biffines.
Biffines ... ? Mon ignorance crasse dans le domaine militaire
ne me permet pas de distinguer un gradé dans la marine d'un fantassin,
mais j'ai bien vu des femmes sous l'uniforme ! Leur présence a
sans doute ajouté à la douceur de l'événement. Pas de cris ; des
gestes lents, tranquilles, sereins. Pas une ambiance de guerre,
non. Et là est peut-être la solution permettant de transformer
notre définitivement indispensable armée : l'intégration des femmes
dans les proportions qu'elles ont dans la population métamorphoserait
notre armée de guerre en armée de paix.
Rêve de vieille dame ...
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