Moi, vous me connaissez, j'aime le travail bien fait. Comme tout le monde. Et quand je balaie, c'est pour ramasser la poussière. Toute la poussière, en faire un petit amas pour la récolter dans ma pelle à bourrier (pas dans le dico, rassurez-vous …). L'opération est simple : angle de la pièce, balai sur le sol dans le sens du poil, derrière les rideaux, sous les meubles … le petit tas roule et gonfle devant le balai.
C'est alors que, depuis toute petite, j'hésite dans le choix du protocole pouvant donner le meilleur résultat. Faut-il continuer à traîner le tas de poussière jusqu'à la fin du balayage, au risque de laisser échapper une certaine quantité de poussière sur le trajet ? Ou bien faut-il le relever et poursuivre l'opération avec le minimum de poussière poussivement poussée ?
Je viens de voir à la télé une émission sur la genèse de notre bonne vieille Terre. Vous aussi ? C'était beau, non ? Et émouvant aussi, de voir comment toute cette poussière d'étoile a pu, lentement, très lentement, former comme des petits flocons de poussière, puis des petits tas, puis des blocs, puis, finalement, les deux gros objets que sont la Terre et la Lune.
Bon sang, mais c'est bien sûr ! Le bon Dieu qui s'y connaît apparemment pour fabriquer les amas me montre là comment je dois balayer. Si les petits grains ont plutôt tendance à s'attirer, à se regrouper, il faut les laisser ensemble jusqu'à la collecte finale. Non ? À moins que ma maison ne soit pas à l'image du monde ? On perçoit bien le balai du temps qui nous entraîne … mais j'ai du mal à imaginer où se trouve la poubelle. |