L'humeur de la semaine

Ce tableau nous donne une faible idée des peines qu'on souffrira dans l'enfer. Dans le haut, on voit sept ouvertures de l'enfer, qui sont marquées des premières lettres des sept péchés capitaux.
Au dessus de chacune des lettres, un animal symbolise le péché qu'elle représente. Un paon symbolise l'orgueil ; un crapaud, l'avarice ; un bouc, la luxure ; un serpent, l'envie ; un pourceau, la gourmandise ; un lion, la colère ; une torture, la paresse.
Un feu dévorant est la peine commune à tous les damnés ; mais chacun d'eux souffre des peines particulières appropriées aux péchés qu'il a commis.

Sous la lettre O, les orgueilleux sont traités aux pieds de Lucifer et forcés de s'agenouiller devant lui.
Sous la lettre A, on voit les avares portant une bourse suspendue à leur cou.
Sous la lettre L, les impudiques sont frappés cruellement par les démons ou déchirés par des animaux féroces.
Sous la lettre E, les envieux sont enlacés, piqués, déchirés par de monstrueux reptiles.
Sous la lettre G, les gourmands et les ivrognes sont dévorés par une faim et une soif cruelles, repus du fiel du dragon et du venin de l'aspic.Ils sont éternellement abreuvés du vin de la fureur de Dieu ; leur conscience, semblable à un Cerbère à la gueule béante, leur reproche sans cesse leur gourmandise et leurs débauches passées.
Sous la lettre C, les colères et les vindicatifs s'entre-déchirent et s'arrachent les cheveux.
Les paresseux sont percés avec des pointes enflammées, piqués par des scorpions et cloués dans des brasiers éternels.

Les transgresseurs des dix commandements de Dieu et les profanateurs des sept sacrements sont foulés aux pieds par une bête qui a sept têtes et dix cornes, et étouffés par son souffle brûlant.
Au bas du tableau, à gauche, des centaures foulent aux peids des hérésiarques, ceux qui ont intentés des procès injustes et ceux qui ont combattu la religion par de mauvais livres et de mauvais journaux.

Au centre du séjour infernal, se trouve un cadran dont l'aiguille marque toujours la même heure, et cette heure, c'est l'éternité. On veut montrer par là que les peines des damnés dureront toujours, et que, une fois entré dans l'enfer, on n'en sortira jamais.