Trop tard. C'est parti pour le premier rhume de l'hiver ...
Comme dab, je n'ai rien vu venir, tout absorbée à mon tricot, un mignon petit pull pour l'un de ces chenapans d'arrière-petits-enfants, avec un petit bateau sous voiles comme motif à répéter avec le plus de régularité possible. Être attentive, régulière, appliquée ...
Mamie, il ne fait pas chaud chez toi. Tu es sure de ne pas avoir froid ?
Mais non, mais non. Regarde comme ça avance bien. Tu crois que ça lui ira ? La couleur lui plaira ?
Et puis, en me relevant de devant ma table, j'ai senti cette fraîcheur sur mes épaules, vous savez, celle dont on perçoit bien qu'elle s'est déjà installée chez vous, à votre insu, dans votre dos. Un éternuement, puis deux. Pas de doute, c'est parti pour un tour.
On dit qu'un comprimé d'aspirine pris à ce moment de l'affaire ... mais non, je n'y ai pas pensé. Que voulez- vous, je n'ai pas le réflexe médicamentophile, même pour cette aspirine dont on dit (aussi) que les bien-portants eux-mêmes devraient en prendre régulièrement.
Fataliste, je me suis installée devant une télé pourtant dépourvue de programme intéressant, juste pour attendre le lit sans trop entendre les picotements croissants de ma pauvre gorge. On dit (encore) qu'à ce moment-là, des gargarismes d'eau salée ou de vinaigre chaud ... vous y croyez, vous ? Ou bien encore une boisson chaude au miel et citron, un vin chaud bien sucré ... Moi, mon truc, c'est le lait chaud bien sucré. J'adore, dans cette situation, mais ne me demandez pas si c'est efficace, je l'ignore.
Une nuit pas trop sereine à force de toussotements et de respiration de plus en plus encombrée. Les mouchoirs sortent du tiroir alors que l'aube se lève. Mais c'est bon signe : un mouchoir, c'est comme un pavillon blanc qui demande la fin des combats. Vingt-quatre heures seront encore nécessaires pour que cesse le bruit du canon et que retombe la poussière sur le champ de bataille. Demain, je reprends mon tricot. |
