Bonjour mon vieux moulin ! On se refait une
beauté ? Je t'ai
connu, toute petite, tes ailes virevoltant au gré des vents
venus de l'océan, moulinant, moulant à tout va. Et puis les
hauts de La Turballe n'ont plus vu passer le grain à moudre
et ta haute silhouette a battu de l'aile, se déhanchant,
se désaxant, se
désagrégeant lentement, sans esclandre, dans le
bruit sourd des rouages en fin de vie, des pierres qui tombent
...
Tu vas l'avoir, ta revanche, sur toutes ces
années d'abandon
! Oh, bien sûr, personne n'attend plus la farine que pourraient
libérer tes entrailles. Tu ne pourras même pas rivaliser
avec tous ces petites et grandes ailes modernes qui transforment
l'énergie du vent. Non, mais tu pourras sans doute faire
mieux : nous rappeler à tous le temps où le blé poussait
sans engrais, où le grain était moulu sans "éléctricité nucléaire",
où le
pain se conservait durant toute la semaine séparant deux
livraisons dans nos campagnes ! |
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