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Le train est sur ses rails mais le train n'avance pas. Il se traîne, il est mal, il est vide. Les rails vont quelque part où le train n'ira pas, c'est sûr. Où bien dans très longtemps, où bien quasiment vide.
Mais mon cheval est là qui me connaît si bien et saura me conduire où ne vont pas les rails, au bout de ma voie à moi. Quelque part que je ne connais pas, que je n'imagine pas, mais qui sera fait de moi, que je reconnaîtrai. Forcément.
Forcément ?
Forcément, oui. La voie est solitaire et les moulins sont menaçants. La lance de ma foi lèvera bien pourtant le doute sur le chemin, les cailloux des choses sures maintiendront ma vigilance. Certainement.
Peut-être même rencontrerai-je d'autres trains, bondés, étouffants, trop rapides sur leurs poutres métalliques, trop ferraillés pour ma petite cotte. Y survivrai-je ?
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