Au départ, je n'y croyais pas. J'avais trouvé les plans sur internet, bien sûr. Facile. Une vieille planche de coffrage a fait l'affaire. Même pas retiré la poussière de ciment restée incrustée dans la fibre du bois. J'y ai découpé six petits panneaux d'une vingtaine de centimètres pour faire un quasi cube. Je dis "cube" pour ne pas prononcer le pédant "parallélépipède", et "quasi" parce que le panneau du dessus est légèrement incliné par rapport à celui du dessous. Vous voyez le dessin ? Et c'est tout. Non, il manque le plus important et le plus difficile aussi. Un trou, il faut faire un trou dans le petit panneau vertical. Un trou bien rond de 32 millimètres de diamètre, ni plusse, ni moinsse. Pas facile. Il faut le bon forêt ou bien la quantité de patience nécessaire à la longue manipulation de la lime. J'ai craint un instant d'y être allé trop fort, d'avoir atteint les 33 millimètres … de toute façon, je vous l'ai dit, je n'y croyais pas.
Mais bon, une fois construit, je l'ai mis en place, ficelé à 2 mètres du sol, sur une pile en béton recouverte de vigne vierge en attente de feuillage, l'ouverture tournée vers l'est, protégée des vents humides et salés qui nous viennent du sud-ouest. Ça faisait joli, vu de ma fenêtre. Trop proche ma fenêtre sans doute et de toute l'agitation qu'elle laisse entrevoir de l'extérieur, ça ne marcherait jamais.
Et puis un jour j'ai vu un tout petit oiseau s'engouffrer dans le trou, puis en ressortir. Je me suis alors prise à le guetter, ce trou. Et ça marchait ! J'avais bien construit un nichoir. On m'a dit qu'il abritait une mésange, charbonnière sans doute. Normal, avec un trou de 32 mm … Vous me croirez pas, je ne connaissais pas la mésange charbonnière, toute petite, son chant si puissant, disproportionné.
La suite ? Je l'attends maintenant sans impatience. J'espère que mon gentil oiseau va nous faire des beaux petits oisillons et que je serai là, derrière ma fenêtre pour le premier envol. |