L'humeur de la semaine

Les blogs, vous connaissez ? Il s'en crée quelques milliers tous les jours. Certains enflent comme de grosses bulles jusqu' l'éclatement postillonnant. D'autres végètent et disparaissent sans que quiconque se soit aperçu de leur existence, d'autres tiennent la route, des routes plus ou moins sinueuses, ramifiées ou « border-line ». Bref, les blogs, c'est la vie.

Sur la toile, il arrive de croiser des blogs de vieux qui se racontent, des blogs de moins vieux qui se rencontrent, mais le navigateur réticulaire se heurte le plus souvent aux blogs de jeunes. « Se heurte », oui. Sauf si le dit navigateur est lui même un jeune à la recherche de sa communauté de blogueurs, écorcheurs de la langue française, montreurs d'intimités, la leur et celle des autres, et donc violeurs allègres des lois françaises sur le respect des personnes.

L'engouement des jeunes pour les blogs en inquiète plus d'un. Certains voudraient bien interdire, mais mai (mémé) 68 leur a depuis longtemps interdit d'interdire et de (pro)poser à leurs rejetons les barrières qui leur auraient permis de se construire leurs propres limites. Trop tard ! D'autres - les hypocrites - souhaiteraient profiter du phénomène, l'utiliser à des fins d'éducation, de formation, d'intégration dans la société. Un raisonnement du genre : les jeunes fuient l'école, le collège, le lycée … organisons des voyages scolaires, des classes vertes, de neige, de mer !

Le problème dans les deux cas - interdire ou utiliser - c'est que la communauté des jeunes blogueurs n'est que la concrétisation actuellement la plus facile du besoin qu'ont les ados de se positionner ensemble face au monde dans lequel ils sont contraints d'entrer. Un blog permet de toucher les interdits sociétaux du bout du doigt. Du bout de milliers de doigts, c'est moins périlleux … À la société de renvoyer les bonnes infos à ces milliers de coups de sondes transitoires. Non ?