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Il n'y a guère, les grandes transhumances automobiles étaient l'occasion de faire voir du pays à nos jeunes. Entre deux « dis papa, c'est encore loin la mer », les parents pédagos pouvaient les inciter par exemple à contempler les grandes étendues de la Beauce, détailler les façades des châteaux de la Loire, imaginer la vie dans les troglos du Saumurois, … Ils pouvaient leur demander de comparer les ponts et viaducs empruntés, l'organisation des villes traversées, l'agencement des terres d'agriculture ou d'élevage, … Ils pouvaient leur proposer de recenser les véhicules étrangers rencontrés, les marques des voitures, des camions, des motos, …
Ils pouvaient, naguère … C'était avant le baladeur et la playstation. Désormais, les arguments parentaux ne font plus le poids, surtout lorsqu'ils sont monoparentaux et que la tranquillité est devenue une valeur fondamentale. Le casque vissé sur les oreilles et les pouces infatigablement pousseurs, les chers bambins ne récriminent plus entre deux pauses pipi. Le trajet entre le point de départ et le point d'arrivée n'existe plus, tout simplement.
L'apparition de la « vidéo embarquée » qui commence à équiper nos chères berlines est un pas supplémentaire vers l'obtention de la paix intérieure automobile par application d'un bandeau électronique sur des neurones ronronnantes. Quelques dessins animés sur DVD vont permettre de tuer agréablement le temps, comme à la maison. Il arrivera même sans doute que, parvenus au bout du voyage, des jeunes refusent de quitter leur salle de spectacle … Mais bon, le progrès fait rage, et le pire n'est jamais certain : peut-être ces beaux appareils permettront-ils de vidéer des documentaires sur les régions traversées dans des conditions bien meilleures que les conditions réelles ! |
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