L'humeur de la semaine

Chef. Je suis un chef. Comme tout le monde, ou presque. Je possède un couvre-chef et j'agis souvent de mon propre chef. Mais je m'interroge : il n'y a pas de chef sans subordonné, et quand je suis mon propre chef, je suis également mon propre subordonné. Non ? Et cette dichotomie m'inquiète car dans la vie courante, le comportement du chef n'est pas celui du subordonné …

Un chef doit être libre de tout carcan, de toute œillère susceptible de gêner sa perception des situations, de brider ses décisions. Les règles applicables aux subordonnés ne le sont donc plus au chef. Exemples. Un chef peut demander à ses subordonnés de communiquer entre eux, de partager les savoirs et les informations alors que la bonne gestion de sa fonction l'oblige à la rétention de tout ce qui pourrait nuire au bon fonctionnement de son entreprise. Un chef peut demander à ses subordonnés d'être à l'écoute les uns des autres, du dit et du non-dit, alors que son besoin propre est d'utiliser cette écoute pour transmettre ses décisions. Un chef peut demander l'ordre, la rigueur, les économies qu'il ne peut respecter lui-même sans perdre du temps et de l'efficacité.

Bien sûr, un chef doit montrer l'exemple. Il en prend le costume lorsqu'il sort de son bureau pour paraître devant ses subordonnés. Dit-on qu'il doit être un exemple ? Au bout du conte (et non du compte, ici), c'est pourtant ce que j'essaie d'être pour moi-même lorsque j'agis de mon propre chef. CQFD.