L'humeur de la semaine

En général, quand on est pour, on est … iste. Royaliste, créationiste, extrémiste … Mais aussi : raciste, sexiste, différencioniste ? Quel dommage que le langage courant ait donné une signification différente pour ces derniers exemples. Un raciste est contre une ou plusieurs races, un sexiste est contre le sexe qu'il n'a pas (mais pas « tout contre » …). Racisme et sexisme étant des calamités à combattre, la société n'a rien trouvé de mieux que de nier l'existence des races, de voiler les sexes dans l'ombre incertaine des individus, de mouler bien rigidement les différences.

Bon sang, mais c'est bien sûr que les comportements qui ont ensanglanté et continuent d'étouffer le monde sont liés à cette négation de la différence des races, des sexes, des personnes. Le comportement unique assure le succès des armées, constituées ou non. La pensée unique fait celui des apocalypses religieux, politiques, économiques.

Un couple, un groupe, une nation, le globe ont bien besoin des différences de chaque individu qui les compose. Une couleur a pour seule possibilité de briller plus ou moins ; cette possibilité utilisée par trois couleurs associées produit une infinité de teintes.

Et même si certaines différences paraissent pénalisantes pour l'individu ou pour la société, il est sans doute préférable d'utiliser différemment ces différences plutôt que de tenter de les gommer. Tel un outil, une capacité vaut par l'utilisation qu'on en fait. Et comme une incapacité n'est jamais totalement négative, valoriser sa part positive, c'est en extraire une capacité.

Alors, raciste ?