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| La
France vieillit dit-on. Les vieux y sont de plus en plus vieux et de
plus en plus nombreux. Certains s'adaptent : les
présentateurs
du journal télévisés se font de plus
en plus
soporifiques, les hommes politiques vendent des programmes de plus en
plus sécuritaires et les pharmaciens stockent des
tranquillisants. Dans l'agitation globalisée, la vie
française aspire à se poser.
Tels
les Gaulois
d'Astérix dans l'empire romain,quelques foyers font de la
résistance et persistent dans la culture de la performance,
du
dynamisme, de la vitesse. La SNCF et son TGV en tombe même
dans
une précipitation incompatible avec l'évolution
sus-mentionnée. Imaginez un couple de
nonagénaires,
encore alertes pour leur âge, mais portant
néanmoins bien
cet âge, réservant en première
classe pour se
préserver au mieux de la fatigue d'une journée de
voyage
et se présentant à la gare de La Baule - pas
spécialement fréquentée pas la classe
laborieuse
dynamique - pour prendre possession de leurs réservations.
L'arrêt prévu est de une minute. Il convient donc
d'atteindre le bon emplacement sur le quai avant l'arrivée
du
train : deux cents mètres de parcours sous la pluie et sous
pression. Il arrive, il est là, la porte s'ouvre ... Top !
C'est
parti pour soixante secondes. Nos anciens embarquent, alertement mais
toujours aussi nonagénairement, accompagnés de
leur
porteur de valises, porteuses de bagages
précisément,
ici. Avez-vous trouvé vos places ? Non, pas celles-ci,
celles-là. Voilà, voilà ... Mais ? ...
Les portes
se referment ! L'heure, c'est l'heure et la seconde en fait partie. Et
cette seconde en trop emporte l'accompagnatrice pour un voyage
imprévu. Jusqu'à la prochaine station. Vos
billets,
messieurs, mesdames ! ...
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