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Revenons sur les chiffres, constituants importants des mathématiques dont Gallilée disait qu'ils sont le langage de la nature.

Gallilée se trompait : la nature ne peut pas, ne pourra jamais se laisser décrire par des chiffres. Il en manquera toujours et même en quantité infinie, après la virgule, ou dans les cases vides ou encore  inexistantes.

L'homme se prétendant le maillon le plus abouti, le plus complexe de l'univers, ne peut donc se résumer à des chiffres, à moins d'être infiniment nombreux et infiniment évolutifs, et donc hors de son atteinte d'humain limité.

L'actualité de cette semaine nous donne deux exemples de chiffres dont on ne devrait pas oublier qu'ils ne sont que des chiffres : les 35 heures de présence obligatoire des profs dans leurs établissements, et la consultation des notes des élèves par leurs familles sur internet.

Les 35 heures. Énormément de métiers demandent un investissement permanent  soit parce qu'ils s'effectuent en 24/7, soit parce qu'ils relèvent du sacerdoce, soit encore parce qu'on ne peut les exercer qu'avec passion, ou bien encore pour toutes ces raisons à la fois. Appliquer mathématiquement les 35 heures à ces métiers-là, c'est les apauvrir en enfermant les ressources, les brider en limitant leurs expressions.
Vouloir imposer aux profs 35 heures de présence dans leurs établissements revient à demander aux poules de pondre des oeufs carrés. Ils seraient bien sûr beaucoup plus facile à calibrer, contrôler, utiliser ... mais feraient-ils encore des poussins ? Je parle des poules, pas des profs, bien sûr.

Les notes réticulaires. Sur le web ou pas, une note portée sur un devoir de physique n'est pas une note attribuée à l'élève qui l'a réalisé (pas même au prof qui a amené l'élève à cette réalisation :-). Faire la moyenne entre cette note de physique et une note d'anglais revient à mettre du sable dans la purée sans savoir si cela fera de la nourriture ou du matériau de construction. Suivre l'évolution de cette note sur l'année ne permet pas de suivre une progression : l'élève acquiert des connaisances et des compétences nouvelles, même si la note baisse.
Vouloir donc exposer aux parents la vraie vérité "live" des résultats de leurs  enfants devraient s'accompagner d'une relativisation de ces résultats, ce que personne ne veut vraiment, peut-être par crainte de perdre un peu plus de pouvoir du côté de l'éducation nationale et un peu plus de confort du côté des parents. Non ?