Mamie m'a dit ...

   

Vert-de-gris

J'ai pu apprécier cette semaine la variété des paysages de l'Ouest français.

A partir de La Turballe, Rennes, Angers, et Paris ont eu l'honneur de ma visite et le plaisir de m'accueillir pour un court séjour.

Le quasi far-west turballais n'est plus à décrire tant ces pages sont encore humides de l'océan, des embruns qui s'en échappent souvent, des marais salants qu'il nourrit.

Seul le bleu du ciel rappelle que le Grand Bleu existe quelque part lorsqu'on séjourne à Rennes ou à Angers.
Cela y serait plutôt le règne du Grand Vert, particulièrement après les épisodes pluvieux que nous venons de vivre.
Vert d'eau légèrement teinté de gris du côté de la cuvette rennaise.
Vert plus soyeux du côté des pâtures angevines dont la douceur a pu être célébrée par un sédentaire ignorant La Turballe et ses quelques degrés supplémentaires (La Turballe, créée en 19xx, ndlr).

Ni bleu ni vert à Paris.
Ou alors si peu, juste pour donner envie d'aller en savourer davantage, ailleurs, le vendredi soir.
Mais beaucoup de gris en bruit de fond sur lequel grouillent les touches multicolores d'une population dont la variété m'étonne à chacune de mes visites.
Ici, le paysage est dans la cité, souvent caché derrière l'immeuble comme la forêt derrière l'arbre.


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Hier, la Terre

De mon temps, mon garçon, la Terre n'hébergeait que 6 milliards d'âmes.

L'eau douce naturelle était encore suffisante pour tous, même si les guerres et les égoïsmes en faisaient une mauvaise répartition.

La fusion nucléaire ne savait que détruire, sa domestication étant jugée trop compliquée pour les moyens techniques de l'époque. Tu vois : il en aura fallu des années de misère pour que les bonnes décisions soient prises !

Communiquer était alors difficile, exigeait un effort que beaucoup refusaient.

Cette communication était pourtant d'autant plus nécessaire que personne n'était absolument identique à une autre personne, ce qui posait d'énormes problèmes de standardisation, les revendications de chacun se trouvant rarement en symbiose avec ceux des autres.

De mon temps, on disait en parlant du temps d'avant : c'était le bon temps !
Curieux, non ?


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Demain, la Terre

Demain, mon garçon, la Terre hébergera 12 milliards d'âmes.

Les plantes génétiquement modifiées se satisferont de l'eau salée, l'eau potable des désalinisateurs étant réservée au réseau mondial de distribution.

La fusion nucléaire fournira une énergie pratiquement inépuisable, presque sans pollution.

Des vêtements intelligents feront l'interface entre nos activités cérébrales et l'extérieur, machines ou personnes, proches ou lointaines.

Les clonages et autres procédés de mutation génétiques auront standardisé les individus, réduisant les inégalités, améliorant le traitement des maladies.

Les temps seront meilleurs.
C'est heureux, non ?


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Aubes fraîches

Les premières fraîcheurs sont arrivées après les grosses pluies de septembre.

On commence à voir de la buée sur les vitres du matin (tiens, il faudra que je pense au double-vitrage !).

Les aubes sont cotonneuses d'une humidité hésitante, encore accrochée dans les creux des marais et déjà sur le point de succomber au clin d'oeil qui s'impose au dessus d'un horizon sans nuage.

Frisquet.


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L'île d'Yeu

Scipio s'était déjà amarré aux pontons de Port-Joinville, le port principal de l'île d'Yeu.
Mais il n'avait jamais eu l'occasion de faire le "tour du propriétaire" de l'île.

Le tour des mouillages de la côte Sud, un peu de sable dans beaucoup de cailloux, abrités des vents de Nord mais non de la houle.
L'anse des Vieilles et son rocher immergeable, le port de la Meule qu'il faut approcher de très près pour en voir l'entrée, l'anse parsemée de roches au pied du vieux château.

Un petit tour entre les pontons de l'extension du port de plaisance, bien protégés, bien équipés, et un peu chers bien sûr.

Un grand tour également vers l'intérieur, mais sur un vélo des très nombreux loueurs de l'île.
Maisons basses en blanc et bleu, rues étroites et très fréquentées des bourgs, voies empierrées et vite poussiéreuses, chemins dans la lande et les bois, sentiers dignes de pistes pour vététistes.

Enfin, pour le dernier bain, une visite vers les grandes plages du Nord : beaucoup de petits bateaux de pêche mouillés à l'abri des roches des pointes; beaucoup de couleurs et d'animation autour du centre de voile "Juratlantique"; et une grandiose odeur de marée basse que le web ne peut malheureusement pas (pas encore ?) supporter ...


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Terre et Mer

Les îles Scilly étaient le but de notre voyage la semaine dernière.
Mais le vent de Nord-Ouest et la mer un peu formée du chenal du Four les ont définitivement repoussées du côté des rivages inaccessibles pour quelques membres de l'équipage.

Le repli stratégique vers les côtes de chez nous et l'Aber Wrac'h a permis de restaurer le moral des troupes. Quand la Mer est difficile, une certaine dose de Terre en adoucit les agressions.

Terre et Mer composent ensemble les paysages de ce profond et large Aber, y mêlent leurs bruits de clapot et de vent dans la végétation, leurs odeurs de marées et de cultures, leurs couleurs d'eau, de blé mûrissant, d'algues, de pâtures, de rochers, de rhododendrons multicolores ... Jusqu'aux véhicules amphibies de quelques ostréiculteurs qui tiennent un peu du bateau et de la voiture, sans être complètement l'un ou l'autre.

A mon retour, un courrier sympathique m'a rappelé cette ambiance:
Je ne connais pas bien les marais salants, mais je connais bien les abers et les rivières profondes du nord de la Bretagne où l'on retrouve cette ambiance entre terre et mer. Lorsque l'on vient du large, c'est un vrai bonheur d'y retrouver le calme. On entend les oiseaux, les chiens qui aboient...


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