Détérioration Le paludier de La Turballe a tombé le masque ! Non, il ne se cachait pas. Il se montrait trop, au contraire. Il était même là pour ça, pour être vu, pour donner une bonne image de la ville et de ses marais salants. Il fait la grimace maintenant, une grimace métallique comme la forme de treillis sur laquelle viennent se fixer les petites plantes vertes qui l'habillent. J'appréciais modérément le masque, préférant une trogne un peu plus stylisée. Mais je n'aime pas du tout la grimace. Pour me consoler, il me plaît de penser que c'est la grimace de notre paludier aux petites têtes désoeuvrées qui l'ont mutilé. Haut de page Accueil |
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Clin de nombril Dites-moi : utilisez-vous votre clignotant de voiture ? Systématiquement, et pas seulement quand vous y pensez ? Pour ma part, je l'oublie de temps en temps. Mon grand âge, peut-être ... Ou bien alors je suis le laxisme ambiant : il me semble voir de plus en plus souvent les voitures changer de direction sans prévenir l'automobiliste qui suit ou celui qui attend au stop ou au rond-point. C'est un détail sans doute, comparé aux erreurs de conduite redoutables commises quotidiennement sur nos routes. Mais il montre que le nombrilisme n'épargne pas le conducteur. Peut-être même est-il aggravé par la présence de l'encombrant volant air-bagué à proximité du-dit nombril. Moi et ma bagnole savons où nous allons. C'est qui, les autres ? Haut de page Accueil |
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La gravité des mots Les mots sont trop souvent comme les satellites autour d'une planète : leur poids change en fonction du sujet et du contexte. Il en est même dont le poids devient négligeable tant ils se sont éloignés des conditions de leur lancement. On ne sait même plus s'ils existent. Tout juste se rappelle-t-on les avoir commis. J'aimerais que demain les mots gardent leur poids, que les paroles gardent leur sens, et que la gravité de notre bonne vieille planète continue d'entretenir le ballet des satellites volages. Haut de page Accueil |
Les Précieuses ridicules |
Le nombril du voisin La vue d'un voisin obsédé par son nombril incite à en faire autant. Le nombriliste s'installe en tous lieux en fonction de son seul bien-être : il accapare les couverts de la table, saisit les meilleures boissons, s'installe en force aux meilleures places du port, court-circuite les files d'attente. J'ai vu tout ça en un week-end, servi par la même personne. Je l'ai plus précisément subi. Et j'ai eu envie de dire à mon tour : "Et moi, et moi, et moi !". Au risque de tomber dans le travers que je veux dénoncer. La prise de distance par rapport aux comportements insupportables est souvent difficile. Elle permet pourtant la réflexion nécessaire pour éviter les emportements dans le sens du courant. Haut de page Accueil |
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Crachats d'idoles Cracher dans la rue s'est toujours pratiqué. J'ai toujours pensé que c'était de fait de gens frustres ignorant le côté indélicat, pollueur (au moins visuel) et antihygiénique du geste libérateur. Mais la fréquentation télévisuelle occasionnelle des stades de foot, des courts de tennis, des courses cyclistes pourrait me faire penser que c'est la marque des Grands. On crache après un but, un ace, un col franchi en tête. J'ai lu quelque part récemment que les Lords anglais avaient doctement débattu sur la façon de réprimer ce geste social antisocial. Faudra-t-il sanctionner le crachat de nos idoles sportives à coup de penalties, points ou minutes de pénalité ? Haut de page Accueil |
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Pâturages informatiques Il n'y a trop souvent rien à entendre sur la ligne téléphonique qui joint l'utilisateur désemparé d'internet et Wanadoo, son fournisseur d'accès. Comme toujours, la pub est belle et l'abonnement y est dit facile. Mais l'informatique est encore capricieuse et incertaine, même pour des gens autrement chevronnés que moi. En attendant de pouvoir utiliser son ordinateur comme on prend sa voiture, il est indispensable que les services des fournisseurs d'accès en soient vraiment. Sinon, le mouton pourrait se rendre compte qu'on est en train de le tondre sans vraiment le conduire vers les verts pâturages réticulaires promis. Haut de page Accueil |