Mamies Voici un an déjà, Mamie nous quittait. Pas toi, Mamie, l'autre. Chacun a deux mamies, comme pour être sûr de ne pas en manquer tant on en a besoin pour grandir et apprendre la vie autrement. La vie autrement, car nos mamies à nous ont la philosophie transparente des sages qui ont appris à ne plus se préoccuper -comme nous pouvons le faire- de l'apparence ou de l'accessoire. Nos mamies à nous, bien sûr. Mais j'en connais beaucoup d'autres. Et que suis sûr que leur accorder toute l'attention et l'écoute qu'elles méritent changerait le monde. Bien sûr, c'est "naturellement" que ce que m'a dit Mamie-qui-nous-a-quittés inspire aussi "Mamie m'a dit". ![]() ![]() |
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La vie partagée La vie est injuste. Elle est faite de plus et de moins. De plus chanceux, de moins habiles, de plus intelligents, de moins riches. De plus, de moins ... Mais c'est devant la qualité de la vie, la maladie et la mort que ces plus et ces moins font mal. Pourquoi ce handicap, si jeune ? Pourquoi cette souffrance, si tôt ? Pourquoi cette disparition trop précoce ? Et parfois je rêve d'une Vie globale octroyée à la Terre et partagée entre tous : même dose de vie saupoudrée des même doses de bonheur et de malheur. Mais serait-ce encore la vie ? ![]() ![]() |
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Cloches antimines J'ai entendu les cloches de La Turballe ce lundi, premier jour de mars. Je n'y ai pas prêté l'attention qu'elles méritaient, ces cloches qui voulaient porter semble-t-il la bonne nouvelle : l'entrée en vigueur ce jour-même du traité d'interdiction des mines antipersonnel. "Interdire l'emploi, le stockage, la production et le transfert et procéder à leur destruction" C'est bien. C'est le début du début d'une marche sans fin. Une goutte d'eau dans l'océan des tâches à accomplir pour que tous les hommes soient des hommes. Mais elle existe. Puisse-t-elle mettre le feu aux bonnes volontés qui sommeillent, faire tache d'huile sur les quelque six milliards de particules globales, dérisoires et immenses à la fois. ![]() ![]() |
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Fermer les volets Pas envie de voir cette semaine. Pas voir le mauvais temps, les vacanciers pressés, les cultivateurs chimistes, les environnementalistes herbicides. Pas voir les politiciens maquilleurs, les généraux bidouilleurs, les tyrans génocideurs. Pas voir non plus les dommages collatéraux, les interdictions papales, les missiles à gogos. Fermer la télé, les volets, la lumière, et dormir sans craindre les cauchemars : la réalité est bien pire. ![]() ![]() |
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Entendement Pas envie d'entendre non plus, cette semaine. Difficile de ne pas entendre : on n'a pas de paupières aux oreilles comme dit (je crois) une chanson récente. Mais on peut tirer les rideaux sur l'entendement : ne plus entendre raison. Quelle raison ? La raison de qui ? On peut s'y entendre un peu en maths, c'est facile, des savants raisonnables en ont édicté les règles. C'est plus difficile en physique ou en biologie qui étudient un monde dont l'homme n'a pas construit les briques. C'est mission impossible quand il s'agit de comprendre les actions des hommes, des individus ou des masses. Je n'y entends rien et, cette semaine, je n'ai plus envie d'essayer. ![]() ![]() |
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Foules dangereuses ? Vu à la télé la tristesse autour des jeunes Bélarusses de Minsk tués par leur propre panique. La foule m'a toujours fait peur. J'ai l'impression qu'on y perd un peu de son identité, de son raisonnement. L'impression que l'individu se transforme en élément dans la masse. Que l'ensemble efface les différences et devient le coordinateur des pions ainsi créés. Voyez Roland-Garros et les milliers de têtes qui oscillent en phase. Voyez les Holas sympathiques des stades, les cris unanimes après un but, un panier, un ace. Voyez les applaudissements convenus au théâtre, au concert. J'ai l'impression que toutes ces unanimités fabriquées pour des événements plaisants peuvent devenir dangereuses lorsque les circonstances changent. Lorsque l'imprévu y engendre une panique, par exemple. Ou lorsque un manipulateur les utilise à son profit. ![]() ![]() |
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