27/02/2023
Chacun sait – ou devrait savoir désormais – que l’homéopathie ne vaut que par son effet placebo, ce qui n’est pas rien mais qui n’est pas suffisant pour soigner un grand nombre de pathologies nécessitant l’administration de molécules réelles (et entières :-), elles-mêmes également potentiellement accompagnées d’ailleurs de leur effet placebo.
J’apprends que « placebo » vient du latin signifiant « je plairais ». On comprend que tout ce qui risque de plaire au cerveau a des chances de le pousser à partager son plaisir avec le corps qui l’héberge et dont il gère la bonne conduite (*). Un plat succulent, un carré de chocolat, un bon film, une séance de fitness, un …
… un joint ? La chose humaine n’étant qu’affaire d’équilibres divers, parfois associés et souvent opposés, l’excès de petits plaisirs appréciés de la psyché peut ne plus faire l’affaire de la soma, ce qui adresse en fin de compte de grands déplaisirs à la psyché. Par chance, trop de placebo ne tue pas le placebo ni ne le transmue en nocebo. Tout le monde suit ?
La plupart des effets placebo peuvent être répétés sans modération tant qu’ils ne se substituent pas ou n’interdisent pas de vraies nécessités de soin. On ne saurait abuser des cures thermales, par exemple, dont les bénéfices sur la santé sont pourtant difficilement évaluables (**) si on s’en tient à la seule balnéothérapie (traitement par des bains) ou, plus précisément, crénothérapie (traitement par les eaux de source). On peut quand même s’interroger sur la prise en charge des cures thermales par notre Sécurité sociale alors que l’homéopathie ne l’est plus et que les séances de fitness ne le sont pas . Pas encore ?

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(*) Une discussion sur les nuances entre plaire et faire plaisir est envisageable…
(**) Lire l’avis de l’Association Française pour l’Information Scientifique (ne serait-ce que la conclusion)