22/05/2023

C’est le mois de mai, le joli mois de mai, celui des feuilles qui tombent, les feuilles des déclarations de revenus. Elles sont accompagnées cette année de quelques autres intitulées « EnAvoirPourMesImpôts » : « Donner aux contribuables l’opportunité de s’informer et d’exprimer leur avis sur l’utilisation qui est faite de leurs impôts« .
Et vous savez quoi ? Tenez-vous bien, j’ai cliqué ! Sans trop d’illusion sur ce que fera le gouvernement de mon opinion, plutôt pour voir à quel niveau il prétend jauger les citoyens et surtout savoir si ces feuilles avaient des chances d’éclairer ma lanterne sur l’idée que je me fais moi-même de cette contribution objectivement nationale, préférée citoyenne et rêvée patriote.
Le niveau est rudimentaire. Trois pages réticulaires seulement, treize questions, Des propositions de réponses évidemment par « oui » ou « non ». Sans doute eût-il fallu autoriser les « oui mais » et les « non mais », les robots intelligents étant maintenant bien capables d’analyser des textes comportant autre chose que des « oui » et des « non », d’analyser des idées exprimées. Sans doute eût-il fallu multiplier les feuilles, l’intelligence non artificielle des citoyens, bien qu’épuisable contrairement à celle des robots, ayant plus de chance d’être mise en action par quelque honnête considération.
Ma lanterne s’en est-elle trouvée éclairée ? Sans doute, sans doute un peu. Par exemple, choisir trois – et seulement trois – « domaines pour lesquels il faudrait dépenser plus » et puis « trois domaines pour lesquels il faudrait dépenser moins » nécessite d’entamer un travail de clarification qui ne sera vraisemblablement jamais clos pour moi.
L’expérience reste un peu décevante, donc. On peut imaginer que si vraiment notre gouvernement souhaitait « EnSavoirPourVosImpôts« , il lui suffirait d’acheter les services de Google… Non ?