Une (petite) voix dans la Presqu'île

La science, une philosophie ?

11/09/2023

      Moi, vous me connaissez, j’adore me poser des problèmes. Attendez, n’allez pas croire que j’aime les problèmes. Les WC bouchés, le vieil ordinateur figé, le frigo explosé – pour citer quelques exemples matériels très récents -, non merci, je n’ai pas trop apprécié même si leur résolution s’est révélée assez valorisante pour ma petite personne. Non, comme tout le monde, je n’aime pas trop les soucis imposés par la vie courante. Si quelques difficultés proposées peuvent me sembler bien venues – tel que devoir choisir entre deux activités agréables -, les problèmes que je préfère sont bien ceux que je me pose moi-même à moi-même. Je les choisis en fonction de mes goûts et de mes capacités à les traiter. Tant qu’à faire !…

      Les domaines receleurs de problèmes sont nombreux bien sûr mais le plus achalandé n’est pas celui qu’on croit : les mathématiques contiennent davantage de choses présentées comme incontestables – et donc sans discussion possible -, que de choses à débattre, à négocier, à contourner ou à franchir. Les domaines les plus riches me semblent être ceux qui concernent l’univers, traités par les sciences, physiques ou « naturelles » et ceux qui concernent l’homme installé dans cette nature elle-même installée dans cet univers, traités par la philosophie.

      Sciences et Philosophie. Quel beau couple pour générer la ronde des bonnes questions, celles qui n’ont que des réponses provisoires, jamais définitives. Quand elles en ont. Le Big bang ? On ne sait pas s’il a existé. Pas encore. Peut-être la Science ne le saura-t-elle jamais. La conscience ? On ne sait pas comment elle se construit. Pas encore. Peut-être la Philosophie ne l’établira-t-elle jamais. Ces deux exemples montrent en outre combien les doutes de celle-ci et de celle-là sont imbriqués : l’idée même de Big bang est issue de philosophies anciennes, l’idée même de conscience ne peut être décorrélée du fonctionnement du cerveau.

      Mais pourquoi je m’égare à vous raconter tout ça, moi ? Sans doute parce que j’adore écouter ou lire les scientifiques philosophes tels que Étienne Klein ou Hubert Reeves et que, depuis quelques semaines, j’ai découvert la revue « Philosophie » dans ma bibliothèque municipale préférée. Un régal !