Prix d'un sauvetage On a beaucoup écrit et dit après le sauvetage de trois alpinistes bloqués en altitude pendant une semaine. Avec la question "leitmotiv" : faut-il faire payer les secours ? Les questions sans réponse restent souvent comme un point d'interrogation dans l'immense espace de nos indécisions. Elles font même parfois boule-de-neige, amenant d'autres questions, souvent sans rapport avec la première. Par exemple : Fait-on payer les secours sur la route ? Combien coûte la protection civile assurée par le Charles-de-Gaulle ? Combien coûtent les entraînements des professionnels du secours ? Combien a coûté la simulation publicitaire réalisée par certains secours en montagne ? Et puis encore : La protection de l'individu contre lui-même n'est-elle pas une atteinte à sa liberté? Un révélateur du caractère libre d'une société n'est-il pas la possibilité de dérapages ? Haut de page Accueil |
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Contraintes et passions Je viens de refermer les "Mémoires du Large" d'Eric Tabarly. Une phrase parmi d'autres : "Naviguer, c'est accepter les contraintes que l'on a choisies" Le raccourci ne me plaît pas. Parce que les contraintes de la navigation font partie de la navigation, sont la navigation. Elles participent au plaisir qu'on a de naviguer et ne sont donc plus des contraintes. Egalement parce qu'il s'applique à toutes les passions pratiquées par les passionnés, et pas seulement la voile. Les derniers termes me conviennent davantage. Mais je dirais alors que c'est parce qu'on les a choisies que les contraintes n'en sont pas. Haut de page Accueil |
Photo Almanach du Marin Breton |
Ile Dumet Je viens de revoir l'île Dumet. (Sacrée Mamie, naviguer à ton âge dans la froidure de février ...!) Son allure de plus en plus "dépenaillée, dépouillée de ses arbres m'a rendue un peu plus triste. Certains disent que les touristes voileux en sont responsables : les grands pins auraient pris ombrage de les voir fouler en trop grand nombre leur sol nourricier. Pour les avoir vus proliférer sur les branchages depuis une trentaine d'années, je pense plutôt que les responsables sont les oiseaux, mouettes et goélands. On s'est sans doute aperçu un peu tard qu'ils étaient en train de détruire la réserve protectrice qu'on leur avait fournie. Replantera-t-on avant que la mer ne termine le travail en entraînant la terre qui n'est plus retenue par les racines disparues ? Haut de page Accueil |
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Sable et mer Les plages de La Turballe avaient fière allure lorsque je suis allée leur rendre visite. Spécialement celle qui prolonge le port vers le sud et mène à Pen-Bron. Elle semblait prendre plaisir à accueillir la houle de sud-ouest en se creusant comme le giron de l'abri ultime. Bon, bon, d'accord ... faut pas pousser. Mais quand même. D'ailleurs je n'étais pas la seule à sembler apprécier ces moments, malgré le vent encore frais de cette fin de février : promeneurs et véliplanchistes étaient au rendez-vous. comme à chaque fois que la mer et la plage décident de se donner en spectacle. Haut de page Accueil |
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Et sans la ouate, c'est mieux ? |
Hoëdic dans la ouate J'ai revu Hoëdic ce dernier week-end. L'île est toujours à l'endroit indiqué sur les cartes. Son esprit sédentaire est une bonne chose : dans le brouillard à découper à l'opinel qui régnait sur la zone dimanche matin, le GPS du bord a pu cibler l'entrée du port d'Argol sans trop d'angoisses. Bateaux à couple, étraves amarrées à la même tonne rassurante. Longue soirée cotonneuse, propre à favoriser les ambiances îliennes des "voileux qui naviguent". Les levers sont souvent tardifs dans les ports. Il faut du temps au sommeil pour réparer, du temps au soleil pour se lever, réchauffer les îles, faire fuir brumes et brouillards. Mais alors tous les éléments du décor sont à poste : le goémon qui luit sur les rochers, les bateaux qui se dandinent, un brin impatients, et là-bas, de l'autre côté de l'eau, la terre ferme qui attend le débarquement. Haut de page Accueil |
Port de Piriac Scipio, le bateau familial, a trempé son lest dans les eaux piriacaises ce dernier week-end. Parcours du chenal d'entrée pendant que le foc tombe sur le pont. Affalage de la grand-voile dans l'avant-port abrité des vents d'ouest du moment. Franchissement de la porte après une dernière vérification de la couleur des feux, du balisage. Et pose de l'étrave bout au vent, bien calée entre ponton et catways. Finis les prises de corps-morts risqués, les béquillages douloureux pour les bateaux, les débarquements humides. Comme à La Turballe, la voile à Piriac est devenue plus agréable. Et tant pis pour les nostalgiques dont je suis parfois : les milieux naturels inhospitaliers, les spectacles vaseux, les odeurs douteuses de marée basse peuvent être dégustés ailleurs. L'équilibre est sans cesse à trouver entre notre souhait de rester proche de la nature et notre désir de l'aménager pour mieux s'en approcher. Haut de page Accueil |