Mamie m'a dit ...

   

Ronds de bateaux

Petite brise de nord-est pour sortir du mouillage de Pénerf ce premier dimanche de septembre.
Elle est juste suffisante pour déhaler Scipio, à contre courant de la marée montante, entre les perches du balisage.

La mer est plate, suffisamment ridée pour faire entendre son frottement contre la carène.
Le spi s'envole. Sereinement : il sait qu'il ne travaillera pas trop aujourd'hui.

Insensiblement, le Soleil prend de la hauteur, impose sa présence, calme le vent de la nuit.
L'océan s'assoupit et n'est plus qu'ondulations lascives sous un bateau qui s'ennuie.

Tiens ! Quelques rides là-bas sur l'eau ?
Quelques secondes de souffle d'air.
L'espoir.

Mais ces promesses de vent viennent de l'ouest.
Les épaules du spi en tombent définitivement sur le pont.
C'est au génois d'attendre la brise d'après-midi, le pennon en éveil, la toile souple, creusée, accueillante aux petits courants d'air qui voudront bien s'y engouffrer.

Les terres échauffées par le Soleil au zénith aspirent de plus en plus la fraîcheur de l'océan.
Le vent s'établit.
Scipio se remet en branle et fait entendre à nouveau ses winches, poulies, grincements et bruits divers lors des prises de gîte.
Taille la route petit bateau jusqu'à bon port !


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Soupe malsaine

Il a fait beau et chaud cette semaine.
Trop beau et trop chaud ?

Je suis allée pratiquement tous les jours faire mon petit tour de plage et l'océan ne m'a pas paru en bonne santé.

Beaucoup de méduses en début de semaine, nageant à contre courant ou à contre vent (ce vent d'est qui aplatit la mer et dessèche les peaux sur la plage).

Beaucoup de micro-algues vertes en fin de semaine, donnant à la mer l'allure d'une soupe malsaine. Tellement malsaine qu'elle a rejeté sur le sable ce samedi une grande quantité de crabes et de crevettes. Pas de poissons, comme certaines années, curieusement.

Dis-moi, qu'en penses-tu ?
Qu'y pouvons-nous ?

Individuellement pas grand chose, Mamie.
Bien que les problèmes de pollution commencent au niveau de chaque personne : la quantité de rejets non contrôlés effectués volontairement et même involontairement est impressionnante. Le lessivage des bateaux, le nettoyage de la vaisselle dans les ports et les mouillages, ... Je vois même très souvent des affreux utiliser les WC dans le port ou sur une plage. Bonjour la baignade !

Une partie des remèdes est sans doute politique et économique : c'est parce que la Vilaine (et la Loire ?) apporte trop de nitrates et de phosphates à manger au plancton que celui-ci se développe et se multiplie, consommant également l'oxygène dissout dans l'eau de la mer, sans penser aux autres occupants des lieux, poissons et crustacés.

Une autre série de remèdes serait de refroidir l'océan et d'y faire des vagues en permanence : l'oxygène de l'air remplacerait l'oxygène consommé et se dissoudrait en plus grande quantité dans l'eau froide. Mais là, il faudrait peut-être y mettre le prix d'un porte-avions nucléaire  ...


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Baliser la nuit

Le son d'une balise en mer, dans la nuit.

Quand la visibilité est bonne et que la lumière de la balise est identifiable, il ressemble à une invitation de cette balise à la regarder de plus près, à suivre sa grande respiration, rythmée par ses mouvements dans la houle.
Avec une pointe de mystère autour de cette musique venue d'en bas, des dessous de l'eau.

Quand la mauvaise visibilité convertit la balise en corne de brume, l'invitation à la regarder se transforme en incitation à la trouver.
Et l'instant porte moins aux vagabondages de l'esprit : l'impression d'un appel qui vient de partout fait regretter les capacités de certains animaux en localisation sonores ou ultrasonores.

Une balise à virer dans le brouillard, uniquement au son qu'elle produit, était souvent l'occasion de sueurs froides ; les appareils de navigation actuels permettent heureusement de la positionner par rapport au bateau et donc de savoir de quel coin de grisaille elle appelle.


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Bernique folâtre

La bernique, vous connaissez ?

Il n'y a rien de plus sédentaire, n'est-ce pas ?
Eh bien figurez vous que cette patelle, apparemment fixée définitivement sur son rocher, s'y promène lorsque la mer la recouvre.

C'est ce que je viens de lire sur l'une des nombreuses fiches d'information jalonnant le parcours de l'Océarium de Brest.

Elle s'y déplace donc mais reprend sa position initiale lorsque la mer baisse : sa coque épouse les irrégularités du granite et peut ainsi retenir l'eau nécessaire pour passer la marée basse.

Qu'elle retrouve sa place est surprenant, non ?
Mais qu'elle retrouve toujours la même position à cette place tient du prodige !
Je me demande comment cela est possible ...


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Dauphins espiègles

J'aurais bien aimé entendre les deux grands dauphins qui nous ont accompagnés au sortir de la rade de Brest.

Pendant presque un mille, ils ont joué devant l'étrave du voilier, l'effleurant à quelques centimètres, chacun de son bord.

La houle soulevait régulièrement la coque du bateau au-dessus d'eux et nous avions l'impression que sa chute dans le creux de la vague allait les frapper.
Ils nous présentaient parfois le flanc, nous laissant apercevoir un oeil qui nous semblait rigolard, joueur pour le moins.

Les appeler était bien sûr irrésistible, tant nous étions persuadés qu'ils s'amusaient de nous voir dans le balcon.
Nous entendaient-ils ?
Nous ont-ils répondu ?
Peut-être. Nous ne sommes sans doute pas sur la même longeur d'onde !?


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Croisière de Pen-Bron

Beaucoup de bateaux pour la croisière organisée par le centre de Pen-Bron.

Des voiliers surtout, mais aussi des vedettes et quelques bateaux de pêche.

Des présences remarquables :
le très breton Kofi Yamgnane ;
Charentes-Maritimes, le grand cata ;
"Spirit of ...", le bateau amiral, au passé tourmenté.

Remarquable également la météo capricieuse, toujours présente à l'esprit des organisateurs et des skippers, parfois présente jusque dans l'estomac des passagers.

Mais les stars désignées étaient les invités de la croisière : les handicapés des centres de Pen-Bron, de Perros-Guirec, d'Irlande et d'ailleurs.

Jeunes et moins jeunes, candidats à l'évasion d'un week-end, volontaires malgré (ou à cause de)
l'incertitude de la nouveauté,
l'inconfort du milieu instable,
les attentes d'une (trop ?) grosse organisation,
la fatigue d'une longue journée.

Tous ceux que j'ai pu rencontrer au cours de ces croisières en débarquaient harassés, mais incroyablement désireux d'y revenir.


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