Logiquement semble-t-il, il ne faut pas aider ceux qui n’en ont pas besoin, de peur de les désobliger en leur laissant à penser qu’on les juges incapables ou de les pousser à force d’assistance sur la pente de la paresse. Participer à des tâches, contribuer à des travaux transforment la nature d’une aide si aidés et aidants sont bien persuadés que les tâches et les travaux se réaliseraient de toute façon sans participation ou contribution.
Je crois même que, la plupart du temps, il ne faut pas aider ceux qui n’ont pas conscience d’en avoir besoin. Accepter une aide demande un consentement et donc préalablement une perception de sa nécessité ; en dehors des cas d’urgence ou de jugement non mature ou affaibli, mieux vaut donc attendre - en la favorisant éventuellement - une prise de conscience limitant les risques d’incompréhension et de rejet.
Peut-être même conviendrait-il de ne pas aider ceux qui ne le demandent pas. La bonne fortune d’une aide requérant une adhésion, la demande est un peu la signature affichant clairement l’accord au bas du document. Bien sûr, certaines signatures peuvent se lire entre les lignes et se passer de forme tant l’adhésion va de soi, encore faut-il être bien certain de pouvoir lire entre les lignes et ne pas déformer souhaits et consentements.
D’accord, d’accord me direz-vous (peut-être) ... mais faut-il aider ceux qui n’en ont pas besoin et qui le demandent néanmoins ? Certainement oui, s’ils veulent ainsi vous mettre en valeur et vous faire plaisir. Sûrement non s’ils souhaitent simplement profiter de vous pour qu’ils puissent, eux, profiter d’un surcroît de bon temps ...