Tracas délicieux

De bonnes amies m’ont offert un petit fascicule contenant une liste de petits tracas. Pas n’importe quels petits tracas bien sûr, mais des petites contrariétés plutôt drôles et prêtant à sourire.

Des exemples ?

« Arriver en retard, le premier ». Il faut imaginer l’inquiétude, quasiment l’angoisse, des gens qui comme moi détestent arriver après l’heure et stressent tout au long de leur trajet vers leur rendez-vous parce que, c’est bien sûr, cette fois ils ne vont pas y couper. Il faut imaginer ensuite la stupéfaction du stressé de service en constatant que, finalement, il est le premier arrivé et qu’il y a plus en retard que lui, puis la consternation en en déduisant que, décidément, plus personne ne respecte rien, et finalement l’irritation à la pensée qu’il aurait donc pu prendre le temps, un temps précieux, son temps. Amusant, n’est-il pas ?

« Rechercher un livre dans une bibliothèque où les titres ne sont pas tous rangés dans le même sens ». Pas de commentaire à faire ici. Ça vous est arrivé où ça ne vous est pas arrivé. Dans le premier cas il n’est pas utile de vous faire un dessin, dans le deuxième il est inutile de vous en faire un.

Curieusement, quelques petits bonheurs s’intercalent dans la liste des petits tracas, tel ce printemps où les oiseaux ont laissé des cerises. Mais ces petits plaisirs sont beaucoup moins hilarants que les petites misères, allez savoir pourquoi, et je n’y ai pas trouvé le petit bonheur de celui qui, étant toujours à la bourre, arrive pile poil au rendez-vous, le dernier. Dommage !