Didier, mon frère, mon jeune frère, tu es resté pour moi le petit frère de ma jeunesse, celui avec qui on est naturellement bien, qui ne pose ni questions ni conditions pour donner, échanger, aider, être là tout simplement.
Cette disponibilité, chacun a pu l’apprécier, dans tous les domaines de ta vie de tous les jours, lors des petites et grandes rencontres familiales – les cafés quotidiens, les nombreux anniversaires, l’aventure annuelle du premier mai – , avec tes amis et les amis de tes amis aussi pour qui le « coup de main » était spontané, à l’occasion de tes activités professionnelles également, l’argent semblant n’être pour toi qu’un mal nécessaire que tu avais d’ailleurs du mal à gérer.
Pour tous, tu avais le téléphone dans la poche, prêt à renseigner ou accourir. C’est que tu savais tout faire, ou presque. Non, j’exagère … C’est du moins un énorme bon sens pratique qui te permettait de dépanner les choses et les gens, et d’abord de t’adapter toi-même aux différentes étapes de ta vie personnelle et professionnelle. J’oserai dire que tu comprenais les choses et les gens de l’intérieur, sans forcément les analyser, mais en en saisissant la globalité.
Didier, je crois que ces mots-là te feraient, non pas sourire, mais carrément rigoler, je n’en sais rien, je n’aurais bien sûr jamais oser te les dire, même autour du petit café chez mamie. Nous n’en prendrons plus, de petits cafés, mais l’empreinte de ta tasse risque de rester bien longtemps sur la table. Comment disais-tu quand tu nous quittais ? À peluche ? À peluche donc, Didier !