Je n’ai pas lu "Le suicide français" mais, si mon emploi du temps de retraité n’était pas aussi serré, je pense que je m’y collerais dare-dare. D’abord parce que j’aime bien son auteur, son goût du débat, sa façon de brandir ses arguments comme Don Quichote brandissait sa lance, pas étonné et même quasi heureux de recevoir les coups des adversaires-contradicteurs. Et puis, même si je le soupçonne de forcer un peu (beaucoup) le trait lors de ses interventions médiatiques afin de faire le buzz et d’assurer la promotion de son bouquin, je le lirais pour tenter de savoir si nos sociétés progressent comme proclamé par le main stream ou régressent comme asséné par quelques pisse-froid tels que le dit zig Zemmour. Mariage homosexuel, PMA et GPA sont-ils des "avancées" civilisationnelles ? Ou bien était-ce "mieux avant", lorsque celui qui voulait travailler le pouvait, lorsque les familles sacralisées avaient un chef, lorsque les étrangers étaient accueillis à bras ouverts pour servir dans nos armées et sur nos chantiers ? J’aimerais savoir si et comment les logorrhées soixante-huitardes ont initié le laisser-aller supposé actuel, pourquoi certaines banlieues se ghettoïsent d’elles-mêmes en micro-dictatures mafieuses inaccessibles à la République, si l’abîme qui se creuse entre nos sociétés individualistes, hédonistes et laxistes et les régimes fanatisés et sanguinaires n’est pas plutôt comme l’élastique virtuel qui se tend entre deux danseurs de l’humanité appelés à se rapprocher, se fondre et se fuir à nouveau en des poses inversées ? Qui dira que les égorgeurs d’otages sont des extraterrestres ? Qui dira que les loueurs de ventres, les euthanasieurs de cas désespérés ne sont pas des hommes ? Il est certainement bien léger ce voile civilisationnel dont nous nous parons, dont nous nous vantons abusivement et dont nous faisons le prosélytisme jusqu’à vouloir l’imposer un peu partout sur le Globe. Elle est sans doute bien fragile cette carapace affichée sur tous nos écrans occidentaux par les Daech, Al-Quaïda et consorts. L’âge d’or de la sagesse islamique n’est pas si loin comme n’est pas loin non plus notre Terreur de 1789. Pas loin derrière et peut être pas loin devant non plus ?
J’espère donc pourvoir lire un jour "le suicide français" pour tenter d’estimer si dans cent ans ou deux cents ans - le temps passe si vite -, j’aurai des chances d’approcher au plus près de la Vérité dans le monde des hommes ou bien si, au contraire, je serai plongé dans la plus profonde des ténèbres. Pas vous ?