Rien ne m’énerve plus que les certitudes. Les certitudes des autres bien entendu, parce qu’en ce qui me concerne, il me semble bien n’en avoir aucune. Je ne suis pas certain de vivre le jour de demain, même si je l’espère bien et si, selon toute vraisemblance, cela devrait se produire. Je ne suis pas sûr non plus que le monde qui m’entoure soit bien tel que je le perçois. N’étant pas même pas certain de mes incertitudes, je pense pourtant qu’il n’est pas impossible que le monde se résume finalement à ce que j’en perçois (qu’est-ce qui me prouve que le monde existera toujours quand je n’en ferai plus partie ?)
Mais douter est redoutable : trop d’incertitudes interdit d’adopter la posture catégorique de celui-qui-sait et découvre le flanc aux coups de piques des vérités assénées par ceux-qui-savent. Des piques qui chatouillent, qui gratouillent, qui démangent, qui irritent. Qui énervent, C.Q.F.D...
Le grand Aristote aurait déclaré : " L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit ". Ce grand philosophe, sage et savant, se doutait-il donc de son ignorance ?