J’ai toujours été bêtement antimilitariste. Bêtement parce que je ne sais pas bien ce que je ferais si le pays devait subir à nouveau une grande invasion barbare. Bêtement parce que même en ce qui concerne la sécurité de ma petite personne et de mes maigres biens, je fais confiance à la force, celle des "forces de l’ordre", même si, à l’image de nos forces militaires pour le grand terrorisme , elles font de moins en moins peur aux vrais truands.
En temps de paix, la question d’être ou ne pas être, non pas pacifiste, mais bien antimilitariste se dilue dans la routine des problèmes ordinaires, le travail, les sous, la famille, le feuilleton qu’on va rater, bien contents sommes-nous de se dire que si nous vivons en paix c’est grâce à l’image menaçante que nous promenons à la face du vaste monde. Le problème est que ce couteau placé entre les dents nous coûte cher et que serrer les mâchoires nous empêche de penser. Nous, gouvernants et le peuple associés, nous sentons dispensés de trouver des alternatives non militaires aux menaces qui bouillonnent un peu partout dans le vaste monde. Économie, éducation ... De temps à autre, des pets de bon sens jaillissent - commerce équitable, construction d’écoles, réhabilitation de certaines populations - mais l’argent manque, celui qui n’a pas d’odeur et que chaque nanti veut garder pour lui, mais aussi celui des grands voleurs et celui des grands artificiers. Apparemment, l’humanité n’a pas les moyens de préparer la guerre et de construire la paix dans le même temps ; depuis son origine, elle a choisi ...
En temps de guerre, ou bien plutôt quand la guerre se rapproche de nous comme c’est le cas actuellement, la question se pose - enfin peut-on l’espérer - avec un peu plus d’acuité. Comment ne pas voler au secours des populations menacées ? Comment ne pas défendre nos valeurs occidentales ? Comment éviter d’aller combattre là-bas pour ne pas avoir à nous défendre bientôt chez nous ? Bien sûr, bien sûr ... Mais vouloir le bien de ces populations en le leur amenant violemment de l’extérieur est-il le meilleur moyen pour qu’elles s’en emparent durablement ? Nos valeurs sont-elles compatibles avec les leurs ? Pourquoi, en quoi seraient-elles meilleures ? Ne sont-elles pas les burqas dissimulant des intentions beaucoup moins avouables ? Montrer qu’en dernier ressort c’est toujours la force qui fait la loi est-il un bonne méthode pour amener les peuples à la sagesse ?
Heu ... Il est bien sûr plus facile pour un citoyen lambda de (se) poser des bêtes questions les bras croisés et le menton levé que de prendre les décisions que doivent prendre les responsables politiques, même quand ils décident de ne reine faire. Le citoyen lamda65281001 que je suis aurait plutôt tendance à baisser un peu honteusement le regard devant les questions essentielles que lui rapportent les médias, aujourd’hui comme hier, et sans doute comme demain si les bras ne se décroisent pas pour prendre les problèmes du monde d’une autre façon. Non ?