Homosexuels, ils veulent vivre en société sans être stigmatisés, passer devant monsieur le maire et élever des enfants.
Comme tout le monde.
Sauf qu’ils ne sont pas comme tout le monde, pas comme vous et moi, enfin pas comme moi parce qu’en ce qui vous concerne, je ne me permettrais pas de me prononcer bien sûr.
L’affaire dont on parle beaucoup dans les chaumières ces jours-ci concerne trois entités - la société, les homosexuels et les enfants - et la problématique [1] est de savoir comment l’une d’elle - la société - doit s’organiser pour que les trois - dont elle-même - cheminent dans le plus grand contentement possible. Les conditions optimales du bonheur des enfants, des homosexuels et de la société en général sont-elles compatibles ? Totalement ? Partiellement ? Dans certains cas particuliers ? These are the questions !
Un enfant a-t-il forcément besoin d’un père et d’une mère pour être "bien" élevé ? Un homosexuel a-t-il forcément besoin d’être marié pour être heureux ? Une société a-t-elle forcément besoin de gommer toutes les différences pour tenter construire le meilleur des mondes ?
Le sens du bon sens n’étant plus trop consensuel de nos jours, les réponses [2] peuvent se présenter dans le sens inverse :
1) Non seulement la société n’a pas besoin de gommer les différences, mais elle doit éviter de le faire et sans doute même doit-elle les promouvoir puisque la diversité bien comprise est une richesse, un réservoir de compétences potentiellement complémentaires.
2) Voilà plusieurs décennies que de nombreux couples hétérosexuels n’éprouvent plus le besoin de se marier pour tenter l’aventure du bonheur. Sont-ils moins heureux, se séparent-ils davantage ou plus tôt que ceux qui sont passés devant monsieur ou madame le [3] maire ? Pas sûr ... Pas certain non plus que l’obligation du mariage imposée jadis aux couples hétéros fasse l’affaire des homos. Plus que le mariage, la possibilité du mariage ? Possibilité d’un choix personnel dans une configuration particulière ? Pourquoi pas. [4]
3) Jusqu’à plus ample informé, l’évolution à la Darwin a sélectionné le système qui est parvenu jusqu’à nous pour perpétuer l’humanité : une mère et un père créent un(e) enfant et en font un(e) homme. Certes la nature se fourvoie de temps à autre en produisant des couples stériles ou des parents incapables ou indignes, mais les exceptions même nombreuses ne font pas une règle. Certes l’homme est capable d’accompagner la nature, de la transformer, de la prolonger, mais les exemples sont nombreux où l’apprenti sorcier a surgi derrière l’homme bien intentionné, dénaturant la nature jusqu’à construire parfois un monde contre-nature. Adoptés, in-vitrés ou mère-portés, les enfants de couples homosexuels sont sans doute plus heureux et plus "normaux" que ceux de couples hétéros défaillants, mais personne ne connait les effets délétères de la généralisation de pratiques encore marginales. Bizarrement, le principe de précaution et le souci du difficile équilibre naturel semble ignoré des partisans actuels des familles homoparentales ...
Ma conclusion toute perso ? Mariage homosexuel : oui, mais ... ; famille homoparentale : non mais !. Pour le moment. |