Prises d’Européennes

Bientôt les "européennes" ... Encore des élections et les prises de tête et de temps qui font toujours partie du paquet-cadeau.

Prise de temps parce que c’est encore un dimanche que le citoyen va devoir passer sur zone, à tourner en rond dans son jardin ou pas trop loin alors qu’il aurait bien envie de prendre le large vers des jardins plus grands, plus verts, mais plus lointains, ou vers des eaux sans limites, plus bleues, et dont la rumeur si proche est une invitation permanente. La perte à venir est d’autant plus grande que les possibilités d’évasion ont été rares durant ce printemps maussade et que - c’est couru d’avance sans consulter la météo - le temps de ce dimanche électoral sera paradisiaque.

La prise de tête a commencé depuis quelques jours en ce qui me concerne : pour qui voterai-je ? Il faut piocher dans un panier de vingt-cinq listes pour notre région de l’Ouest, piocher dans le sens de travailler, bien sûr, car il n’est pas question de fermer les yeux au-dessus de petits papiers pour en retirer le nom de la liste à soutenir. Quelques hameçons accrochent l’esprit ici ou là : le nom de la tête de liste parce qu’elle est connue sur le plan national, le nom de la liste elle-même parce qu’elle est déjà bien installée dans le paysage politique français ou a déjà fait parler d’elle dans les médias. Un premier tri de cinq ou six listes peut être fait sur lesquelles il va falloir se renseigner plus avant. Prise de tête, je vous dis ! La valse-hésitation inciterait au renoncement à la danse si le web ne proposait pas quelques outils bien propres à remettre du tempo dans la recherche du "bon" vote. Des comparatifs comme dans Le Monde, ou des tests comme chez Vote&Vous. Mais il faut encore multiplier ces outils-là quand on s’aperçoit que l’un des partis repérés initialement n’apparaît pas dans le comparatif ou bien que le traitement des réponses aux trente questions du test vous déclare proche d’un parti absent dans votre région ou d’un groupe qui vous donne des boutons ...

Il faut toute la motivation d’un déficeleur de paquet-cadeau pour continuer un job finalement bloqueur de dimanche radieux. Parce qu’il s’agit bien d’un paquet-cadeau, n’est-ce pas, que cet événement démocratique. Il n’est pas toujours bien plein et ne sent pas toujours très bon, mais c’est quand même quelque chose dont des tas de gens aimeraient profiter, pour des usages catastrophiques parfois, les surfs démocratiques ne se produisant pas dans des enceintes de béton armé de chars et de kalachnikov. Le risque de la démocratie étant d’en faire un bon usage, il peut paraître bon de prendre du temps pour se prendre la tête à en tirer les ficelles. Non ?