mamimadi"Le fric pourrit tout mon bon monsieur. Ah ! si on pouvait s’en passer ..."
C’est juste [1] pas possible. Dans nos sociétés fluides, il faut du liquide pour emmener les choses, nous amener at home les consommables du corps et de l’esprit. Et nous sommes bien obligés de travailler à la shadok pour pomper un peu du flouze que l’on devine circuler abondamment dans les hautes sphères. S’épuiser à puiser en amont pour humidifier un peu tout autour de soi et permettre aux miettes vitales d’accoster nos vies, poussées par les vents obscurs ...
Par bonheur ou par chance, au bout d’un temps plus ou moins long selon le modèle de pompe utilisé pour faire carrière, les lois de l’hydrostatique se mettent en branle et il n’est plus besoin de pomper : le circuit des pensions de retraite est amorcé. Plus ou moins intense, plus ou moins régulier. Plus ou moins de bonne source, mais exempteur d’une corvée dévoreuse d’un temps fuyant et d’une énergie évanescente.
L’activité shadokienne peut alors cesser. Le pompeur pompé peut rester les bras ballants, le cul collé, l’oeil scotché, la tête en stand-by. Il peut également continuer à utiliser sa belle machine, si elle est toujours en état et bien entretenue, pour faire circuler d’autres fluides, moins liquides et plus volatils, mieux séants et plus volage. Bénévoles.
Certains pompeurs continuent pourtant de pomper. Sans nécessité et sans vergogne, addicts et impénitents. Ils ne peuvent ou ne veulent pas dissocier le service du travail, le travail de la rémunération, la rémunération de l’argent. Dommage. Pour eux surtout : il perdent beaucoup plus que l’argent qu’ils gagnent en vain.
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