Le papy boomer que je suis a eu la chance de vivre une époque formidable. Il n’a pas - pas encore - connu la guerre, pas la dernière guerre "mondiale", même pas notre petite guerre d’Algérie. Il a connu les trente glorieuses pendant lesquelles le marché du travail l’attendait au sortir des écoles et va connaître les x reposantes que l’on promet réduites pour ses successeurs. L’évolution du monde autour de lui a pu lui paraître plutôt globalement positif dans des tas de domaines alors que le pessimisme s’installe dans l’esprit d’une humanité qui va bientôt dévorer l’équivalent de deux fois les ressources de la planète.
Parmi les nombreux évènements plutôt réjouissants de ces quarante dernières années : la chute de nombreux dictateurs, despotes, tyrans, tortionnaires et autres seigneurs - saigneurs, forcément - de guerre. La liste est longue, de Franco à Moubarak en passant par Pinochet, Pol Pot, Duvalier, Jaruzelski, Ceaucescu, Saddam Hussein, Taylor, Mugabe, Bokassa, Amin Dada, Mobutu, et Ben Ali ...
Réjouissant, non ? Bien sûr, il en reste, et des pires. Bien sûr la tyrannie extensive de certains extrémismes - capitalisme débridé ou intégrisme religieux - a pris la place des tyrannies intensives, individuelles ou claniques. Les victimes en sont aussi nombreuses, voire plus nombreuses, mais ces systèmes ne pouvant perdurer sans une certaine adhésion des suppliciés, on peut toujours espérer l’émergence de réveils salutaires des masses concernées, agitées dans les flots médiatiques globaux. Non ?