Imaginez ...
Vous êtes reçu chez des amis, assis au volant, armé d’une tronçonneuse ou d’un fer à repasser, affalé dans votre fauteuil un verre de whisky à la main, installé sous la couette dans l’attente du beau Morphée, ...
Imaginez ...
Vous avez une idée incroyable, une pensée insensée, quelque chose de si fugace, si impalpable que la probabilité que vos neurones se présentent à nouveau dans une telle configuration soit véritablement epsilonnienne. Ne me dites pas que l’hypothèse est invraisemblable, je suis même certain que cela vous est arrivé, non ? Ou alors ... :-()
Imaginez ...
Vous voulez conserver cette manne si naturellement propre - si proprement vôtre - afin de la mettre en forme, l’exploiter pour vous-même ou pour les autres. C’est que, des idées comme celles d’Eugénie, c’est pas tous les jours qu’elles nous viennent, quand bien même, certains jours, elles nous assaillent comme des émigrées de quelque région cérébrale en révolution.
Alors ...
Vous réaliserez rapidement qu’au bout de la décision de la garder, la belle idée s’est altérée, parfois totalement envolée, hors de vue cérébrale, déjà dissoute dans le flot des poussières virevoltantes du remue-méninges permanent. La saisie de quelques bribes ne fournit que l’espoir vain précédant le regret définitif.
Alors ...
Vous aurez envie que les physiciens inventent au plus vite l’appareil à photographier les idées, une sorte de dictaphone instantané sur le bouton rouge duquel il suffirait d’appuyer. "Hop ! Je la grade celle-là !" Ne souriez pas, nous ne sommes pas si éloigné du temps où les mastodontes de l’IRM feront figure de dinosaures, où les commandes par impulsions cérébrales feront penser aux personnages féminins gravés dans le granite des falaises de Trégastel [1].
Rêvez !