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De Cymes à Desqueyroux

lundi 26 novembre 2012, par jacky hérigault

Michel Cymes, ce médecin médiatique de la télé post-cathodique dont les gentils tics sont un média en eux-mêmes, m’a dit la semaine dernière que c’est en faisant fonctionner ses petits muscles qu’on leur donne de la consistance, qu’en s’immergeant régulièrement dans les basses températures on résiste mieux au froid, que la pratique de la montagne permet de vaincre l’acrophobie [1], ... bref, que c’est en forgeant qu’on devient forgeron et que quand on veut, on peut. Ceci dit (bel Africain), je fais quoi ? J’aimerais bien moi aussi entretenir ma petite forme physique, résister à son évanescence programmée et pourquoi pas améliorer quelques aspects encore défendables de mon état de sexagénaire-et-demi, mais il faudrait que monsieur Cymes me dise également comment je peux dilater le temps pour y placer toutes ces pratiques si utiles. Car s’il n’a traité que de la bonne forme du corps, un autre médecin, de l’esprit celui-là, pourrait rappeler que la pratique des livres, des théâtres, des cinémas, des auditoriums, des musées, des voyages, de la télé et du web même, ... fait apprécier davantage la littérature, la musique, la peinture, l’histoire et toutes ces choses qui meublent agréablement l’esprit. Nul doute que c’est en cultivant qu’on devient cultivé et qu’on en déguste les fruits.
 
Culture. Tentative de remède à l’inculture en ce qui me concerne ... L’arrivée sur nos toiles hexagonales [2] du dernier film de Claude Miller vient de poser à nouveau la problématique sur ma table à penser. Thérèse Desqueyroux ? Mais je devrais avoir lu ce titre de Mauriac ! Il me semble même l’avoir parcouru dans ma lointaine jeunesse ... Sans doute le livre se morfond-il dans la rangée arrière de l’étagère supérieure de la petite armoire qui me sert de bibliothèque ? La couverture du "Poche" quasi intacte mais les pages jaunies, j’ai parcouru une nouvelle fois l’histoire de l’empoisonneuse de bourges [3] sud-occidentale qu’il semble difficile de comprendre - de prendre avec soi, de faire sienne et donc de mettre en mémoire - avant d’avoir un peu vécu. Je n’étais pas certain d’accepter de subir les airs de diva d’Audrey Tautou ; je suis désormais impatient de voir comment ses allures lisses et policées vont pouvoir rendre compte des vertiges de la rugueuse et complexe Thérèse. Entre deux activités "sportives" ...

Notes

[1] et tant pis si monsieur Larousse ignore ce mot bien pratique !

[2] et tricolores, même si elle nous paraissent rectangulaires et blanches

[3] oui, sans majuscules

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