Des forums ! Nous voulons des forums ! Nous voulons nous exprimer sur les espaces réticulaires modernes, dire ce que nous pensons de leurs produits, de leurs politiques, de leurs articles, de leurs opinions, de tout ce qu’ils nous mettent sous le nez à longueur de pages numériques. Nous voulons pouvoir les questionner, les interroger, les solliciter, les interpeller.
Des forums ! Réagissez sur nos forums ! Notez, évaluez, comparez, livrez-nous vos ressentis, vos feedbacks, vos sentiments ! Livrez-vous ! Nous voulons savoir ce que vous pensez de nous, de vous, de tous, de tout.
Des forums ! Ils veulent tous des forums, les consommateurs d’espaces multimédiatiques aussi bien que les commanditaires de ces espaces. Les acheteurs avant l’achat, les propriétaires en panne, les lecteurs, électeurs, spectateurs, cherchez l’erreur, autant que les magasins, les journaux, le gouvernement, et jusqu’à l’Église, sainte, catholique, apostolique et romaine, mais pas particulièrement connue jusqu’ici pour son ouverture à la modernité [1].
Tous ? Évidemment non. Le courant principal [2] ne parvient pas à emporter les berniques accrochées aux cailloux du seul bon sens qui vaille, le leur. Beaucoup d’exposeurs de contenus ne se sentent pas la vocation de prêteurs de flanc à la critique, aux coups de pied de l’âne, aux subversions parasites, aux submersions spameuses ; ceux-là se gardent bien de tendre une carotte potentiellement déclencheuse de retour de bâton. Beaucoup de surfeurs se refusent à poster, doutant de l’intérêt pour les autres de leurs questionnements ou de leurs certitudes ; beaucoup d’autres hésitent à étaler leur prose sur la toile, craignant pour leur image, leur tranquillité ; beaucoup n’y pensent pas, ignorant la possibilité de la chose, ou même refusent d’y penser, estimant hautement improbable que l’utilisation de la chose par eux-mêmes soit un jour pensable.
Alors ? Forum ou pas forum, that is the question que le webmestre besogneux se pose régulièrement. S’il n’en installe pas sur le site web dont il est responsable - celui d’une paroisse, pour prendre un exemple au hasard - il en donne une image ringarde. S’il en installe alors que ses visiteurs le laissent vide de commentaires, c’est encore pire, c’est la honte d’afficher un site non fréquenté ou parcouru par des visiteurs eux-mêmes ringards. Une navigation rapide dans les forums de sites web affichant l’activité de petites collectivités ou associations montre que peu d’entre eux fonctionnent vraiment. Et c’est bien dommage !