Vals embrasa la contredanse sans plus d’hésitation,
M’bala M’bala emballa la mise avec délectation.
Quelle histoire ! Mon Dieu, quelles histoires ! Que la démocratie est fragile pour se laisser ébranler par des bouffons. Les bouffons des rois faisaient rire, les nôtres font trembler. De Léonarda à M’bala (bis), en passant par les fouille-merde de Closer, nos dirigeants se sentent contraints de monter aux créneaux pour balancer l’huile sur les feux follets fusant ici et là sur le champ des pourritures sociétales. N’allumez donc pas vous-mêmes les incendies, bons messieurs, bonnes dames, attaquez-vous donc plutôt aux dites pourritures. Si la vie privée du Président de la République n’avait rien à cacher, aucun vautour ne serait tenté d’en soulever le voile pour y trouver sa charogne. Si les lois de la République étaient bien pensées et effectivement appliquées, aucune Léonarda ne pourrait parasiter le pays puis narguer ses dirigeants. Si notre société s’activait moins à l’abêtisation de ses individus-consommateurs et plus à la responsabilisation de ses citoyens-décideurs, on y appellerait plus certainement un chat un chat et Dieudonné un humoriste pas drôle auquel il n’est pas convenable de donner le Bon Dieu sans confession [1].
Le plus navrant de nombre de ces histoires est que nos sapeurs-pompiers aux lances à huile se croient obligés de modifier illico presto des lois construites de longue date afin qu’elles puissent viser le feu du moment et saper tout combustible alentour. Modifier la loi ou forcer la jurisprudence pour que les spectacles de l’Invectiveur soient interdits ou pour que les votes du Sénat aillent dans le bon sens, celui de la levée de l’immunité parlementaire de l’apparenté Avionneur, fait le lit des apprentis talibans souhaitant interdire tout spectacle ne leur convenant pas ou des aspirants dictateurs rêvant de généraliser les votes à mains levés sinon à bras tendus.
Nous vivons une époque formidable, non ? Le show y est partout, de l’Hémicycle quasi vide où des Assemblés Nationaux s’engueulent, tchattent, dorment, peinent à trouver le bouton de leur choix et se comportent trop souvent comme de grands comiques, aux petits et grands Zéniths où des petits comiques vendent leur lisier politique à leurs dévots dévoyés. Sans oublier le spectacle des spectateurs eux-mêmes, observateurs inquiets ou voyeurs hilares, en tout cas payeurs finaux pas toujours finauds du fonctionnement du Grand Cirque.