Ils sont forts, très forts. Ils sont jetés par la fenêtre démocratique mais viennent dans la foulée se représenter à sa porte, la bouche en cul de poule et la veste retournée. "Vous n’avez pas aimé mes comportements stupides ? Vous n’avez pas apprécié ma mauvaise gestion ? J’ai beaucoup changé vous savez, et j’ai énormément appris. Vous aimerez et apprécierez l’homme nouveau !" Ils nous regardent dans les yeux, du fond de nos petites lucarnes devenues bien grandes. Ils opposent le sourire professionnel du sage (ou bien le sourire sage du professionnel, au choix) aux questions crasses des journaleux en mal d’audience et de carrière (eux aussi). Ils se tiennent bien droit dans leurs bottes derrière les micros de leurs meetings inconditionnels. Et ils affirment, ils jurent, ils promettent encore et encore ...
Le pays ne va pas bien, son avenir est plutôt sombre. L’actualité du monde est clairement chaotique et le futur du globe "juste" alarmant. Le citoyen est oppressé, l’homme est désemparé. Les deux savent bien que c’est fichu, que le premier continuera de s’appauvrir et que la nature dénaturée malmènera de plus en plus le second.
Mais ils sont prêts à y croire ! Ils doutent de ce qu’ils savent et veulent croire que le pire annoncé est douteux. Et, la tête dans le sable, ils sont prêts à redonner leur confiance à ceux-là mêmes qui n’ont cessé de jeter leurs teratonnes de grains de sable dans les rouages économiques, écologiques, démocratiques, etceteriques ...
Tout est donc pour le mieux dans le cirque politico-médiatique. Les clowns sont policés, les grimaces bien léchées, les vestes retournées et les spectateurs en redemandent quand bien même ils viennent de les siffler.