Nous vivons une époque formidable. Les anomalies de fonctionnement du plus petit point de notre monde fait tache d’huile sur nos écrans, éclabousse nos lunettes, éblouit nos myopies. Une projection chasse la précédente comme si scandales et catastrophes avaient eux aussi horreur du vide. C’est qu’ils sont si naturels et si naturellement recueillis - quasiment souhaités - tant qu’ils concernent le voisin et l’ailleurs. Imaginez les pages vides des journaux, la vacuité des petits écrans, la morosité de Twitter sans chiens écrasés, sans aventures déhessekanniennes ou gadafiennes, sans tsunami empêcheur de fissionner en rond, ... La routine n’accroche pas les regards, le bonheur - celui des autres - est incolore, inodore et sans saveur. Le mariage du prince n’est intéressant qu’enrobé des rumeurs de fuite de la future princesse ...
Allez ! Vous avez bien compris que je commence cette semaine avec une envie de désintoxication. Info ou intox ? Pas le choix, il peut n’y avoir que de l’intox si l’info cache l’information, capte l’attention, esclavagise le neurone. J’attends juste que la pharmacie voisine ouvre ses portes et me fournisse le patch ad hoc ...