Samedi 21 décembre. Nous sommes sur le point d’entrer dans une zone de turbulences, la zone dite "des fêtes" où le temps joue à trouve-moi-si-tu-peux et ne permettra pas de me placer aussi confortablement et durablement qu’aujourd’hui devant mon clavier préféré pour lui confier mes petites humeurs.
Lorsque ces lignes s’étaleront sur mon petit web perso, mon Noël campagnard sera presque oublié. Ne resteront plus qu’un gros tas de cendres au centre de la grande cheminée circulaire, les guirlandes étalées derrière les vitres, la déco habituelle punaisée ou épinglée un peu partout, les boules multicolores, les petits Pères Noël qui ont vécu tant de Noëls. Pas de sapin, il a rarement eu sa place chez nous, pas de crèche non plus cette année, vu l’absence d’enfants ou de personnes sensibles ou encore sensibles au spectacle du petit Jésus sur la paille entre le boeuf et l’âne, couvé du regard par Marie et Joseph, attendu par les rois mages et quelques moutons.
Et puis, d’une fête à l’autre, nous nous serons transportés du côté du pays blanc, pas le nôtre, blanc du sel de ses marais, mais celui du grand manteau blanc de l’hiver pour en renifler l’aura, caresser les flocons, palper les cristaux, ouïr les crissements, contempler les courbes et les saillies. Pour y vivre aussi le grand passage vers 2014, en famille, façon de prolonger Noël en brassant dans le même pot les images et les cadeaux associés au petit Jésus, à Sinterklaas et à la Saint-Sylvestre.
Lorsque ces lignes se coucheront sur les fils de la toile médiatique, nous serons à la veille de cette traversée aussi artificielle que réclamée et attendue. Le solstice se sera éloigné de plus d’une semaine et nous serons déjà installés sur la bonne pente, celle qui allonge les jours et pointe vers les saisons dites belles. Peut-être nous faut-il attendre d’avoir passé les temps d’hésitation entre le jour et la nuit pour célébrer la victoire de celui-là sur celui-ci ?
Bonnes fêtes donc à tous. Faites la fête, même surfaite, et même si non sur faîtes comme nous ! (Bof, j’en aurais bien besoin, moi, de m’éclater, non ? ...)