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Rythmes à rien

lundi 25 novembre 2013, par jacky hérigault

  Notre pauvre gouvernement risque encore de s’emmêler les pinceaux dans cette affaire de rythmes scolaires. Il avait bien besoin de ça ! Moi vous me connaissez, j’ai un avis sur tout, mais ici la problématique est complexe : elle vient de loin en arrière, doit se projeter loin en avant et empiète sur quasiment tous les domaines qui font la société. En commençant ce texte je ne sais donc pas quoi en penser et je doute qu’au moment d’appuyer sur la touche « envoyer » quelque embryon de conviction ait pu germer dans mon esprit.

  Quelques éléments du questionnement pourraient être les suivants :

  Pour des tas de raisons corrélées et emmêlées telles que la fatigue des enfants, leur sommeil matinal, l’alternance de leurs efforts intellectuels et physiques, leur concentration - j’en passe et de moins bonnes, la répartition des heures de classe sur cinq jours et pourquoi pas six jours semble incontournable. Certes l’école n’est qu’une partie des sources et des moyens de formation des jeunes, mais une partie essentielle qu’il faut justement utiliser avec parcimonie et judiciosité, d’abord pour que ces jeunes puissent affûter les outils qu’elle leur propose au fur et à mesure de leur appropriation et ensuite pour qu’elle puisse jouer son rôle d’agrégateur des connaissances, savoirs et savoirs-faire acquis hors de ses murs.

  Mais ceci étant dit, la messe ne l’est pas. Un étalement des heures d’école, ça coûte cher. Ça coûte des sous, principalement parce notre pays a porté très haut, à torts ou à raisons qu’il faudrait encore discuter, le niveau d’assistance aux activités scolaires et périscolaires, en finançant par exemple une grande partie du transport des jeunes et de leur restauration. Ça coûte des sous aux profs qui doivent se rendre plus souvent sur leur lieu de travail principal , aux manèges de chevaux dont les clients potentiels sont bloqués dans les classes, ... Ça coûte aussi du plaisir, celui qui est retiré aux parents qui piaffent de s’échapper à la campagne, à la mer ou n’importe où qui ne soit pas le cadre de leur train-train à migraines, celui aussi qui est retiré aux maîtres qui ne sont plus tout à fait maîtres d’un espace alors partagé du fait de la dispersion du temps de présence des jeunes dans les établissements.

  Quoi qu’il en soit, les nouveaux rythmes scolaires ont déjà coûté quelques points de confiance à nos gouvernants, sans doute parce qu’ils n’ont pas trouvé le bon rythme, eux, pour faire leur réforme. Mais fallait-il réformer ? L’idéal ne serait-il pas de supprimer tout rythme à la scolarité, aux domaines de l’apprentissage, aux choses tellement propres à chaque élève qu’aucun rythme ne conviendra jamais idéalement à tous ensemble et à chacun en particulier. On peut éduquer à la baguette, on ne peut pas élever ... Si ?

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