Soixante-5

Bein ... me voilà posé pile-poil le cul entre la chaise du sexa et celle du septua sans que ça génaire d’inconfort particulier. J’aimerais même que la situation se prolonge un peu, que le temps veuille bien prendre son temps, s’étirer, voire s’assoupir comme pour une sieste du troisième âge, quitte à s’en réveiller un peu groggy.

 

Soixante-cinq, c’est pas mal. Le soixante-cinquenaire a acquis depuis quelques années le droit de choisir les objets et les moments de ses travaux ; il eu le temps d’apprendre à l’utiliser pour que le curseur se déplace nettement du labeur au plaisir. Quelques années le séparent encore du déplacement des choix du positif vers le négatif, de ce qu’il pourrait faire vers ce qu’il ne peut plus faire.

 

Toutes les époques ont été qualifiées de "charnières" dans quelque domaine, et il en est de même pour les époques de la vie. L’adolescence, la trentaine, la retraite ... Il n’en est rien, bien entendu, chaque seconde vécue étant la charnière entre le passé qui s’estompe et le futur qui se dessine (ouh là là, mais je chauffe, moi !). Mais, parce que ça m’arrange aujourd’hui et qu’il me plairait de voir un peu de numérologie dans ce 65 à mi-chemin entre le 60 que j’oublie déjà et le 70 que je n’imagine pas encore, je savoure de vivre cette charnière virtuelle, cette articulation pas encore trop grippée, cette jointure entre deux chaises sur laquelle je pose assez confortablement ... mon cul.