L’utilisateur d’informatique doit nécessairement cultiver patience et modestie sous peine de pétages de plomb répétitifs et d’immersion dépressionnaire profonde. Patience lorsque l’ordinateur préféré n’en finit pas d’effectuer ses mises à jour, de tenter de se connecter à un réseau évanescent, de réaliser ses installations, sauvegardes, défragmentations, ... "Merci de patienter quelques instants" ... Modestie en présence des comportements aberrants sinon déraisonnables pour tout utilisateur quelque peu logique voire raisonnable, lui : bug ou non bug dans les mêmes conditions apparentes d’utilisation, automatismes parasites apparemment incontrôlables, écrans d’avertissements clairement incompréhensibles pour les niveaux informatiques nuls, moyens ou avertis [1] ... "TNBGC is compressed Press Ctrl+Alt+Del to restart".
La "belle" saison a permis que je passe quelques jours en mer sur mon petit bateau à voile. Et j’ai trouvé que pour cette activité de plaisancier par ailleurs tout aussi plaisante que la pratique du clavier il était également nécessaire d’acquérir, entretenir, développer ces deux qualités que sont la patience et la modestie. La patience par exemple lorsque le vent promis n’est pas au rendez-vous, contraignant les équipages à siffler-souffler dans les voiles molles ou bien à tirer de longs bords retardant l’instant béni de la prise d’apéro dans le mouillage de rêve. La modestie lors des difficultés multiples et apparemment imprévues qui émaillent une navigation à la voile [2] : mouillage dans un site étroit ou encombré alors que le vent tourne, courant portant à l’est quand logiquement il devrait porter au sud, fortes houles de courte période destructrices de voiles battantes et claquantes, cieux échevelés femmes fardées et courtes durées, ...
OK, OK et karaoké me direz-vous, mais alors, de quelles qualités faut-il s’armer lorsqu’on embarque de l’informatique sur un bateau ? J’attendais bien sûr cette question et je vous en remercie ... Je viens justement de tenter l’expérience : j’ai prétexté qu’avec un ordi sur l’eau, je pouvais chercher mon courriel et que c’était une chose bien importante pour un retraité en week-end de vacance ; et puis que je pouvais également chercher tout bêtement mon chemin gépéhessisé et que c’était un moyen très important pour naviguer au plus près des cailloux de façon sécuritaire. La liberté en conservant les liens et l’aventure sans le risque en quelque sorte ... Expérience faite, ayant vécu entre autre la panne d’ordinateur en même temps que la panne de vent, je peux vous dire qu’il faut ou bien deux fois plus de patience et de modestie ou bien un esprit de décision assez développé pour jeter l’ordi par dessus bord et béquiller définitivement le bateau sur la vase éternelle. Je crois que je vais choisir quand même la première solution. Jusqu’à changement d’avis, peut-être ...