J’ai un problème : j’approxime de plus en plus.
Dans une conversation, lorsque l’important n’est pas le mot correct, j’en utilise souvent un autre. Je peux par exemple parler de passer sous un tunnel quand il s’agit de passer sous un pont si la problématique est la même qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre.
Le problème est que la compréhension de l’interlocuteur en pâtit si sa disposition d’esprit ne lui permet pas ou ne l’incite pas à interpôler. « Un tunnel ? Quel tunnel ? C’est un pont à cet endroit-là ! »
Il faudra sans doute que je me soigne, mais je crains que mon incapacité à exprimer oralement à la fois l’idée et les détails qui l’agrémentent ne soit une conséquence du grand âge. Sauf à ralentir mon débit de paroles jusqu’au niveau de la frappe des mots sur un clavier, j’aurais bien du mal à éviter la confusion des mots et ma propre confusion.
« Tu as dit tracteur ? Il ne s’agissait pas plutôt d’une pelleteuse ? »