Il y a des jours comme ça où j’aimerais que les mots sortent tout seuls sur mon écran sans que j’aie besoin d’aller les chercher sous mon clavier préféré et surtout sans que je doive en construire l’assemblage dans ma petite tête. Ça n’est pas possible, vous croyez ? Peut-être un jour ... lorsque la détection de l’activité cérébrale sera devenue assez fine et qu’un logiciel pourra construire des phrases en bon français avec les volatilités produites. J’en rêve ... Pas pour la commodité ni par paresse, n’est-ce pas - la facilité ne mène à rien de bon a dit le Général en son temps ; non, seulement pour libérer les mots et les textes du carcan de la conscience qui cherche, trie et enchaîne noms, verbes et adjectifs en des assemblages forcément appauvris. Peut-être alors les expressions nouvelles seront-elles plus riches, plus déjantées, plus poétiques que celles des grands auteurs illuminés, hallucinés ou simplement imprégnés d’idées ou de substances. Du genre de de celle-ci, piochée dans la production de "l’homme aux semelles de vent" :
Aussitôt que l’idée du Déluge se fut rassise,
Un lièvre s’arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes,
Et dit sa prière à l’arc-en-ciel à travers la toile de l’araignée.
Mais bon, les robots étaleurs d’inconscient, ça n’est pas pour demain, même si l’incorrigible Sigmund en a désespérément rêvé en son temps, et c’est sans doute une bonne chose en ce qui me concerne, vu la difficulté que je rencontre déjà à relire des textes que j’ai pourtant voulu clairement chaînés.
Pourquoi cette image pour illustrer mon petit texte ? Parce que ! Et puis aussi parce que ... En fait, je ne sais pas. J’ai choisi sans connaissance de la cause, sans véritable choix conscient, donc. J’aurais bien besoin moi aussi d’un robot expliciteur de pensée confuse ....